Denis Bonzy

Grenoble et les classements : sortir de la paranoïa et regarder les réalités en face

La publication hier du classement des "villes où il fait bon vivre" a suscité une audience forte et de nombreux messages. Cette réalité montre combien le sujet des classements est sensible dans l'agglomération grenobloise.

Ce constat appelle 4 remarques :

1) Un climat de "surestimation du soi" s'est progressivement installé dans l'agglomération grenobloise occultant toute analyse sereine, distanciée. Hier, comme l'étude ne comportait que deux noms de villes françaises, elle aurait été frappée d'une "sélectivité anti-française" … Si on prend le classement dressé par le cabinet de consulting australien 2thinknow sur les villes innovantes, dans le Top 100, il y a pas moins de 10 villes françaises mais pas Grenoble alors qu'il y a Reims, Montpellier, Bordeaux, Nantes, Marseille …

Pour prendre connaissance du classement : les villes les plus innovantes

 

2) Ce climat altère toute analyse sérieuse. La perte d'attractivité de Grenoble est liée à deux facteurs : elle ne bénéficie plus de valeur ajoutée au moment où des effets répulsifs de forte notoriété sont nés : embouteillages et insécurité. La vidéo principale sur le braquage a figuré pendant 10 jours dans le Top 20 des vidéos de YouTube sur les + fortes audiences. Cette seule vidéo principale compte à ce jour 362 852 visites. Elle écrase toutes les autres communications éventuelles sur la ville.

C'est la réalité des chiffres !
Quebec 29 07 12

 

3) Des habitants de plus en plus nombreux manifestent leur distanciation face à la ville. Non seulement il n'y a plus de fierté d'appartenance mais l'esprit critique domine désormais. Il suffit de constater les flux des réseaux sociaux et tout particulièrement sur Twitter pour observer un fort esprit critique, voire même des qualificatifs inédits à l'exemple des commentaires sur les fins de vacances du type "il faut sur je retourne à grenoble, cette ville de m …".

C'est la réalité des flux sur les réseaux sociaux !

4) Face à cette détérioration accélérée, pas de projet sérieux pour au moins contre-balancer. La crise est partout, elle devient la voisine obligée inattendue mais quelle vitamine anti-crise ? Rien.

Il est vraiment nécessaire de reconnaître cette réalité pour la combattre, pour la changer. Pour l'instant, cet état d'esprit lucide et réaliste est toujours écarté. Ce comportement bloque les améliorations puisque les difficultés sont récusées. Combien de temps encore ?

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