Depuis quelques jours commence à se poser une question étrangement peu évoquée par le passé : la sécurité dans les zones dites sensibles peut-elle être rétablie sans un attelage "Préfet – Maire" ? Bon nombre des Maires concernés appartiennent à l'actuelle majorité parlementaire. Le Gouvernement commence à laisser entendre que, sans une implication plus forte des Maires, le représentant local de l'Etat (le Préfet) ne peut réussir.
Cette appréciation nouvelle appelle trois commentaires :
1) C'est une forme de reconnaissance a posteriori de la responsabilité des Maires dans l'actuelle dégradation de la situation. Des Maires ont "joué avec le feu" ces dernières années passant le mistigri à l'Etat et se désengageant dans des conditions préjudiciables.
2) Des conditions d'autant plus préjudiciables que le maintien de l'ordre public est de très longue date l'une des compétences fondamentales des Maires.
3) L'évolution de la décentralisation et de la répartition des compétences font en effet que la non-implication d'un Maire rend par définition quasi-impossible l'efficacité de la meilleure bonne volonté du Préfet.
C'est le premier dossier où l'Etat effectue une telle reconnaissance des réalités du terrain. Cette reconnaissance n'est pas à son avantage puisqu'elle revient à dénoncer une partie de son socle local. Mais c'est une prise de conscience nécessaire.
Maintenant, il reste à voir les réactions des Maires visés.
La parution de la première liste des zones prioritaires de sécurité a été à l'origine d'une cacophonie généralisée : le mécontentement de ceux qui appartenaient à cette liste (Collomb par exemple) s'ajoutait au mécontentement de ceux qui n'y était pas.
Les difficultés du pouvoir PS d'Etat avec les Maires PS viennent de débuter car les seconds ont pris l'habitude de transformer l'Etat en paillasson permanent et en excuse de tous leurs échecs. Désormais aux mains du même parti politique (PS) cette logique est arrivée à son impasse.
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