La publication du classement de Shanghaï sur les universités dans le monde a suscité une réaction du Gouvernement Français pour le moins surprenante : "le classement n'utilise pas les bons critères, nous allons établir notre propre classement".
En quelques mots, la mécanique du déni des réalités prenait le dessus, une fois de plus.
Pour les établissements français, le classement est le suivant :
Voici le classement de Shanghai des universités françaises :
Top 100 :
Université Paris-Sud (Paris 11) : 37e mondial, 1er national,
Université Pierre-et-Marie-Curie (Paris 6) : 42e mondial, 2e national,
École normale supérieure Paris : 73e mondial, 3e national ;
TOP 200 :
Aix-Marseille Université : 101-150e mondial, 4-7e national,
Université Joseph-Fourier (Grenoble 1) : 101-150e mondial, 4-7e national,
Université Denis-Diderot (Paris 7) : 101-150e mondial, 4-7e national,
Université de Strasbourg : 101-150e mondial, 4-7e national,
Université Paris-Descartes (Paris 5) : 151-200e mondial, 8e national ;
TOP 300 :
Université Claude-Bernard (Lyon 1) : 201-300e mondial, 9-13e national,
Université Paul-Sabatier (Toulouse 3) : 201-300e mondial, 9-13e national,
Université de Lorraine : 201-300e mondial, 9-13e national,
Université Montpellier 2 : 201-300e mondial, 9-13e national,
Université Paris-Dauphine (Paris 9) : 201-300e mondial, 9-13e national ;
TOP 400 :
École Polytechnique : 301-400e mondial, 14-16e national,
ESPCI ParisTech : 301-400e mondial, 14-16e national,
Université Bordeaux 1 : 301-400e mondial, 14-16e national.
TOP 500 :
Mines ParisTech : 401-500e mondial, 17-20e national,
Université Lille 1 : 401-500e mondial, 17-20e national,
Université de Nice Sophia Antipolis : 401-500e mondial, 17-20e national,
Université de Rennes 1 : 401-500e mondial, 17-20e national
En ce qui concerne les critères contestés, ce sont les critères suivants :
Le classement académique des universités mondiales établit sa hiérarchisation en fonction de six critères parmi lesquels Le nombre de prix Nobel et de médailles Fields parmi les anciens élèves, le nombre de prix Nobel et de médailles Fields parmi les chercheurs, le nombre de chercheurs les plus cités dans leurs disciplines, les articles publiés dans Nature et Science, les articles indexés dans Science Citation Index et Arts & Humanities Citation Index et enfin les performances académiques au regard de la taille de l’institution.
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne s'agit pas de critères "farfelus", qu'ils correspondent à des marqueurs objectifs à l'écart des frontières pour garantir des comparaisons internationales de qualité.
Mais comme ces critères ne correspondent pas au classement souhaité par les autorité françaises, c'est la basculement dans la colère : le classement n'est plus mauvais, ce sont les critères du classement qui sont mauvais !
Ce basculement dans la vanité indéfendable devient un comportement quasi-permanent.
Le discours socialiste se nourrit de mots souvent déconnectés des réalités :
– il est question d'un "modèle grenoblois" par exemple dans l'agglomération : mais où est le "modèle" c'est à dire une qualité que les autres cherchent à copier ? Personne ne revendique copier le développement de Grenoble,
– il est question du modèle français du "mieux vivre ensemble" : là encore quelle signification précise ? Que signifie d'ailleurs cette tarte à la crème du "vivre ensemble" : par définition une communauté humaine n'est-elle pas vouée à "vivre ensemble" ? Il s'agit là d'une formule à la banalité irréelle.
…
Les mots deviennent la création d'un miroir qui n'est accepté qu'à la condition de refléter l'image souhaitée. Sinon le miroir est cassé, remplacé.
C'est la création de la culture des "athlètes dans le désert" : premier mais sans comparaison. Premier mais sans classement, sans compétition.
Bref, premier parce qu'il en a été … décidé ainsi !
La réaction française a été totalement isolée. La France peut faire "son" classement. Sa portée internationale sera marginale. Plutôt que de chercher à s'inscrire dans la vraie compétition, la vanité franchira une fois de plus le seuil du ridicule.
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