La colère gronde. Elle gronde d'abord chez les citoyens qui n'acceptent pas de voir s'installer cette peur sur la ville de Grenoble et sur l'agglomération. Elle gronde chez les contribuables qui sont révoltés par l'absence de retour en qualité de prestations face à un niveau local d'imposition très élevé. Elle gronde aussi sur le sentiment de duperie qui existe pour refuser de voir certaines réalités. C'est ce dernier volet qui suscite d'ailleurs le plus de réactions amères.
C'est la crise d'un système de pouvoir : le "socialisme de carrière".
1) Quand on est candidat pour gagner un mandat, en cas de victoire, on exerce la responsabilité sollicitée. Cela fait déjà de nombreuses années qu'en Isère la logique est autre : le mandat obtenu ne sert qu'à penser à l'autre … à venir.
2) Les convictions existent peu ou indiscutablement moins. Des logiques carriéristes sont nées, sont organisées pour lesquelles le terrain quotidien est très éloigné. Il y a un réseau d'obligés dont le principal souci est de ne pas contrarier pour ne pas déplaire.
3) Les mots ont atteint leurs limites. Hier, l'Etat, jusqu'en mai 2012, payait le prix de ne pas être PS pour être accusé de tous les maux, pour endosser les responsabilités de tous les échecs. Depuis mai 2012, c'est la faute à … personne puisque l'Etat n'est plus le paratonnerre. A la fin de la lecture de la déclaration de Destot hier sur le braquage à Grenoble, un seul commentaire : "et alors que va-t-il se passer de concret ? Rien une fois de plus !".
Ce système de pouvoir a franchi des seuils que l'opinion n'accepte plus.
Le seuil d'irresponsabilité en n'endossant jamais la moindre part de reconnaissance dans un échec. Cet état d'esprit bloque d'ailleurs toute analyse positive de nature à susciter des évolutions nécessaires.
Le seuil de coûts pour le contribuable entre le coût des mandats avec les indemnités multiples, le coût des dettes, le coût des gaspillages, le coût des échecs durables, le coût des investissements toujours repoussés …
Mais surtout le seuil d'instrumentalisation de l'opinion qui désormais se pose d'abord la question sur ce qui est … caché. Sur la violence locale, l'opinion a désormais le sentiment de laxisme local. Il ne s'agit pas de dire qu'il ne faut pas "baisser la garde". Cette garde n'a jamais été montée ! Un laxisme généralisé s'est développé dans l'ensemble de l'agglomération exposé à des formes multiples de violences sans réaction sérieuse ne serait-ce que, par exemple, pour verbaliser les pollutions phoniques dans les quartiers.
Au lieu de se bagarrer les nominations jamais obtenues, d'attendre les postes à l'international jamais décrochés, d'organiser les successions jamais passées : c'est tout un système de pouvoirs qui est entré dans une zone de fortes tubulences parce que son inefficacité collective n'est plus supportable et n'est plus supportée.
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