La récession a deux impacts concrets importants pour les collectivités locales : la chute de certaines recettes et au même moment l'augmentation de certaines dépenses sociales. Il y a donc un effet mécanique immédiat redoutable consistant à avoir des tensions fortes sur des dépenses importantes au moment même où des recettes chutent.
Or structurellement, les collectivités locales françaises sont en déjà crise. La dernière note de Standard & Poor's sur
les départements français dresse un tableau implacable de cette crise structurelle. C'est tout un dispositif de fonctionnement et de financement qui est à ré-inventer.
Quatre exemples précis parmi beaucoupd 'autres :
1) La décentralisation "à la française" ne s'est pas accompagnée de mutualisation des moyens mais de doublement, voire de triplement des structures : la progression des effectifs des collectivités locales françaises est inédite, historique, incompatible avec la diète de temps de crises.
2) La part durable d'endettement a atteint un montant également trop élevé : 200 milliards d'euros pour les seules collectivités locales et pour la seule dette en capital. Mais surtout, de façon d'ailleurs étonnante, cette part d'endettement a progressé alors même des investissements majeurs restent à effectuer.
3) Il n'y a plus aujourd'hui de leviers de nature à repousser les arbitrages structurels incontournables. Il ne peut être question de sous-utilisation du levier fiscal parce que la fiscalité des collectivités locales françaises est déjà l'une des plus lourdes.
4) Pour toutes ces raisons, plusieurs agences de notations considèrent comme désormais incontournables des présentations de budgets en déficits. Mais il s'agit là de déficits structurels et non pas liés à la naissance d'un équipement public exceptionnel lourd.
Tous ces facteurs généraux vont imposer une surveillance accrue des budgets locaux où la Métro et la Ville de Grenoble tout particulièrement sont exposées structurellement à ces facteurs d'inquiétudes.
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