Jean Baptiste Roch, dynamique élu municipal de La Tronche, a été le premier a réagir via sa page Facebook sur la décision gouvernementale d'exclure l'agglomération grenobloise des quartiers prioritaires en matière de lutte contre l'insécurité. Claude Soullier a fait de même. Aujourd'hui, Jean Claude Peyrin intervient sur ce thème : une décision incompréhensible
Ce sont des mobilisations justes, nécessaires car de façon globale l'agglomération grenobloise est devenue une localité violente.
Ces dernières années, la violence a gagné trop de terrains. Elle est partout.
Elle a gagné le terrain de la grande délinquance qui place aujourd'hui Grenoble parmi les villes les plus exposées. Elle a gagné le terrain de la délinquance de proximité. Mais la violence a aussi gagné le terrain du bruit, de l'agression visuelle avec des tags généralisés …
C'est une situation inédite qui mérite des explications. Trois facteurs se détachent :
1) Dans l'agglo, l'action n'est plus dans les actes mais dans la propagande. Tout est organisé pour créer des croyances majoritaires. Mais une croyance fut-elle majoritaire n'est pas la vérité. C'est ce divorce entre le discours officiel et les faits qui pose problème.
2) L'establishment du pouvoir local fait chambre à part avec la vie quotidienne. Il est à l'abri de tout. Le cumul des indemnités le met à l'abri des fins de mois difficiles. Le quadrillage des fonctions met leurs proches ou leurs obligés à l'abri du chômage. Les attributions de logements les mettent à l'abri des "quartiers difficiles" … Jamais un establishment n'aura été aussi coupé de la vie des autres citoyens. A les entendre parler, les autres ne sont d'ailleurs plus des citoyens mais des usagers, ceux qui utilisent les services qu'ils ont bien voulu mettre en oeuvre.
3) La presse occupe une responsabilité considérable parce qu'elle cache la réalité des violences. Il y a trois semaines au Mc Donald de l'Aigle, à 18 heures 15, un jour de semaine, un groupe de jeunes (16 ans en moyenne d'âge) a été pris à partie par des voleurs désireux de dérober des chaînes en or. L'une des victimes a imploré de lui laisser la chaîne, dernier souvenir de son père décédé il y a moins de 15 jours. Mais en vain. Personne n'a entendu parler de cette affaire. Les plaintes ont été déposées. Mais cette affaire touche trop le quotidien inacceptable par l'opinion. C'est une violence supplémentaire qui s'ajoute alors que cette vérité ne soit pas connue comme si le droit de cette victime ne pouvait être toléré.
C'est un échec considérable dans une agglo qui a longtemps été protégée par une certaine qualité de vie.
C'est un échec accepté parce que la répression est à bout de souffle faute de moyens humains notamment mais la prévention semble déjà avoir été abandonnée : combien de campagnes publiques pour appeler au respect d'autrui : lutter contre les violences domestiques, contre les diverses formes de délinquances … ? Aucune !
La violence semble même avoir gagné le terrain de la "victoire programmée". C'est un échec gravissime des dernières années.
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