Denis Bonzy

Reconquête 2014 : les 5 défis incontournables

L'Isère est un Département politique très contrasté. Il y eut une période (1982 – 1993) où aucune victoire ne paraissait hors de portée de l'actuelle opposition départementale. Puis, ce fut la situation quasi inverse : aucune victoire ne paraissant à portée (1995 – 2012). Pour appartenir au groupe de ceux qui ont connu de façon active l'étape des conquêtes, quels enseignements positifs en tirer ?

Pour l'essentiel, la victoire suppose de régler 5 défis incontournables :

1) A la base de tout : vouloir gagner. La victoire a quitté la majorité d'hier quand elle s'est trop habituée à gagner, perdant ce ressort interne qui rend la défaite possible mais insupportable. C'est ce que connaît désormais la majorité d'aujourd'hui. Pour différentes raisons, elle a mis davantage ce temps à subir cette évolution. Mais une nouvelle mentalité est là. Cette mentalité fragilise le pouvoir sortant mais encore faut-il que les challengers aient réellement envie de gagner. Qu'ils ne soient pas disposés à se contenter de "fausses victoires" celles qui peuvent consister à gagner … le leadership de l'opposition, le droit de penser que ce sera pour le coup d'après … : tant d'illusions qui rendent la défaite compatible. Ballons bis

2) La gestion des différences : les différences sont naturelles. L'esprit de victoire conduit à les admettre pour les ajouter. L'esprit de la défaite consiste à les combattre pour les retrancher. Il faut accepter les différences, les encourager, les promouvoir, les valoriser. C'est cette culture qui seule ouvre les portes, les fenêtres et tout le reste pour construire une équipe forte de ses différences donc de ses complémentarités.

Chaque fois qu'une structure devient uniforme, elle avance vers la défaite.

3) La gestion du calendrier : le temps de campagne électorale n'est pas le véritable voyage. Le véritable voyage débute bien avant et la campagne électorale n'est que l'arrivée en gare. Depuis de nombreuses années, cette erreur sur la gestion du calendrier impacte terriblement les campagnes de l'opposition.

4) La qualité de l'offre : c'est un enjeu de contenu qui ne doit connaître aucun aspect répulsif. Le programme qui sera déterminant doit être un ensemble de "bonnes notes" sur les volets les plus divers.

5) Dans cet ensemble de l'offre globale, faire vivre une promesse qui illumine le reste : en 1983, la victoire n'aurait pas été aussi facile sans la promesse du referendum sur le tramway qui changeait tous les regards sur une équipe qui d'une part rendrait la parole aux citoyens mais qui d'autre part vivrait une "première nationale". En 1985, la victoire départementale a été possible grâce à la promesse de la réconciliation des territoires : le Maire de Grenoble portait la promesse d'un nouvel équilibre en faveur du … rural. A chaque victoire, il y a une "promesse star" qui embellit tout le reste du programme. 

C'est là l'enjeu clef de l'opposition actuelle. Pour gagner, elle ne peut jamais se contenter d'agiter des drapeaux politiques. Elle doit être considérablement plus exigeante, plus performante, plus ambitieuse.

Ces 5 défis incontournables ne sont pas hors de portée. Du retard a collectivement déjà été pris. Le rendez-vous de la rentrée sera décisif pour voir si cette mentalité a repris le dessus.

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