Denis Bonzy

Grenoble : les embouteillages : il faut dire toute la vérité !

Que la Chambre de Commerce et d’Industrie de Grenoble organise une énième protestation au cours de laquelle une affiche est remplacée par un bouchon géant ne change rien à la situation gravissime de l’agglomération grenobloise. La réalité du débat dans ce domaine n’est pas abordée publiquement et c’est dommage pour la démocratie locale.

Pour la période 1995 – 2 000, les Verts sont au pouvoir à Grenoble. Les décisions


en matière d’urbanisme et de plans de déplacements leur ont été abandonnées par le PS. La logique anti-automobile se met en place. Les axes de fluidité identifiés par le passé sont bloqués. 

A partir de 2005, la rupture entre Verts et PS est consommée. Destot cherche des forces supplétives à destination du centre droit et de la société civile. Le divorce public se prépare. Il interviendra courant l’été 2007. Mais, les Verts ont pris le pouvoir dans les services. Les recrutements nombreux sont intervenus et « l’idéologie verte » règne dans les services compétents. C’est la réalité des faits. Il suffit de parler avec des hauts fonctionnaires de villes comparables à Grenoble pourqu’ils fassent immédiatement part de leur surprise devant le « dogmatisme écologiste » de fonctionnaires grenoblois compétents en matière d’urbanisme et de déplacements. Le projet de l’Esplanade est la caricature de ce dogmatisme comme le SCOT. Les élus courent les mandats mais les fonctionnaires qui font les décisions font passer leurs idées. Les Verts sont toujours au vrai pouvoir à Grenoble : les services.

Pour ajouter au second facteur, la Ville et la Métro n’ont plus les moyens financiers d’engager des travaux lourds structurants. Le fonctionnement mange tout le budget. Pas un établissement para-municipal n’est équilibré. Un million part par çi pour boucher un trou, puis un autre par là. Les campagnes de communication coûtent des montants hors de la raison : 3 millions d’euros pour super titi !!! Là encore, il suffit de parler avec des agences de communication. Une expression : « à Grenoble, on ne compte pas ». 

Si actuellement une Commune renie sa signature (Sassenage) dans un climat assez irréel, c’est que bon nombre d’autres Maires observent le « téméraire » pour éventuellement suivre sa trace. La bombe de la dette toxique a explosé dans les budgets. La ville de Grenoble et la Métro sont en pleine crise financière. Donc elles n’ont plus les moyens d’engager des travaux de voiries aussi onéreux.

Ce que l’opinion doit aussi savoir, c’est qu’en la matière, entre le jour de la décision d’engager les travaux et la « livraison des travaux », ce sont 10 années au minimum d’écart et dans le meilleur des cas. 

Le dossier des embouteillages dépasse de loin les seules voies de déplacements. C’est l’échec d’une politique qui a placé les collectivités locales sur le podium des impôts les plus élevés, sur le podium des emprunts les plus élevés et sans retour en matière d’investissements durables.

NB : dès décembre, nous avions alerté sur cette situation. Notre dossier (cf ci-dessous) a reçu 15 702 lecteurs (chiffre vérifiable en ligne auprès du site d’hébergement Issuu.com) :

http://static.issuu.com/webembed/viewers/style1/v2/IssuuReader.swf

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