Denis Bonzy

Législatives 2012 : un phénomène de décompression qui fragilise la démocratie parlementaire

Les prévisionnistes sont souvent les premiers étonnés quand les faits viennent leur donner … raison. Dès le lendemain du second tour de la présidentielle, l'opinion est entrée dans une étape de décompression qui laissait prévoir deux conséquences pratiques :

– une poussée de l'abstention,

– une logique légitimiste : donner une majorité pour concrétiser le contrat présidentiel.

Ces deux conséquences sont intervenues. Elles modèrent considérablement les enseignements politiques durables à tirer du vote du 10 juin. 

Une nouvelle étape va maintenant s'ouvrir marquée par trois repères :

1) Le temps de l'action gouvernementale et pas seulement de la parole gouvernementale : il va falloir sortir de l'ambiguïté. Il n'y a pas d'état de grâce, encore moins d'euphorie mais un attentisme vigilant sur les promesses qui ont marqué la mémoire de l'opinion.

2) Des partis politiques à la traîne : la place des dissidents, le pourcentage d'abstention, le poucentage élevé du FN … sont autant de traductions concrètes d'une crise des partis politiques traditionnels. Il n'y a pas de cataclysme mais une fragilisation permanente. 

3) L'attente de résultats : le discours du PS a été une "sorte de machine à simplifier le temps" dans le rapport à la crise internationale. Maintenant, la réalité des faits va s'imposer et l'opinion va juger sur les résultats. Le véritable nouveau rendez-vous de la présidentielle 2012 ne pouvait pas être les législatives, trop proches. Ce sera l'élection municipale de 2014 où l'opinion exprimera alors son jugement sur la politique présidentielle conduite.

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