Denis Bonzy

Le « printemps érable » : bientôt en France ?

Dès le 3 mai 2012, nous avions mis en évidence sur ce blog le mouvement des étudiants de Montréal (voir photo du jour à cette date / rubrique sur notre bandeau latéral droit de la page d’accueil). Depuis 48 heures, les médias français commencent à évoquer ce mouvement de façon suivie.

Quatre enseignements de fond méritent l’attention :

1) C’est l’illustration nouvelle de la « génération numérique » considérablement plus difficile à canaliser car elle vit sans intermédiaire dans une relation de « one to one » qui coupe tout schéma hiérarchisé d’autorité. Une génération qui parle d’égal à égal avec les adultes mais aussi avec le pouvoir. C’est d’ailleurs cette culture « d’égal à égal » que le pouvoir n’est pas parvenu à détecter donc à traiter.

2) Le conflit a pris une autre dimension ces derniers jours : le besoin de réponses au fond des dossiers. Les jeunes sont confrontés à une série de difficultés considérables : chômage, coût des formations, crise du logement … Est-il possible d’entrer dans la vie active en ayant une telle montagne de difficultés à surmonter ? Comment changer cette situation ?

3) C’est la contestation de la marchandisation de certains services publics. Il y a des sous-financements quand, dans d’autres domaines, des gaspillages considérables existent voire même des détournements de fonds liés ou pas à de la corruption.

4) Ces questions de fond ne peuvent être traitées par la répression. Parce qu’il s’agit de questions de fond, il y a matière à donner des réponses précises, durables, animées par du sens.

Le « printemps érable » est bien une libération des mécontentements qu’il importe d’observer avec une attention particulière. Les étudiants français portent les mêmes questions, les mêmes attentes. Il reste juste l’inconnue du calendrier de leur expression publique solidaire.

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