C’est la première fois qu’un Président élu aura consacré autant de temps à passer ses premiers jours de pouvoir à l’extérieur de son pays. Hollande mène une campagne quasi-exclusivement axée sur les questions intérieures et il consacre presque la totalité de ses 15 premiers jours d’installation à l’extérieur donc à l’écart des questions intérieures.
C’est un choix surprenant.
A l’opposé,
il était possible d’imaginer un Président fraîchement élu retourner rapidement en province sur le terrain pour rencontrer des personnes confrontées à des difficultés d’emploi, de logement, de santé …
En l’espèce, c’est le contraire qui est choisi. Certes, il y a pour partie des obligations internationales incontournables. Mais, à l’exemple du déplacement en Afghanistan, cette logique va au-delà des seules obligations internationales impératives.
La gauche est-elle épuisée par une campagne lourde de promesses intérieures difficiles voire impossibles à tenir, d’où ce « détournement » d’attention sur des sujets internationaux ?
Ce qui est sûr, c’est que la « génération du moi » ne va pas tolérer longtemps que les nouveaux élus n’abordent pas les sujets du quotidien.
Il faut suivre avec attention l’actuelle contestation des étudiants à Montréal. La « génération du moi » se mobilise d’abord pour des sujets très concrets, pratiques, tarifaires. Mais une fois la mobilisation commencée, le rapport de forces devient très délicat pour le pouvoir.
Il est temps que le nouveau Gouvernement passe aux actes et pas seulement pour des abrogations symboliques.
Denis Bonzy 
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