En préalable, il importe de rappeler que, étape de plus dans une campagne dominée par des manipulations permanentes dignes des régimes d'obscurantisme, les dernières prévisions d'intentions de votes sont formulées actuellement sans la précision de la marge technique d'erreur.
Dès que le score entre dans la zone des "52 / 48", c'est le règne du 50 / 50 compte tenu du facteur technique des 2 à 3 points incontournables d'erreur : une précision qui a d'ailleurs en principe valeur obligatoire sur la notice technique qui doit accompagner toute publication de sondage.
Dans les dernières heures, quatre phénomènes prennent corps au sein d'enquêtes menées à partir de groupes qualitatifs :
1) mobilisation croissante de l'électorat de Marine le Pen en faveur de Nicolas Sarkozy. Le seuil des 60 % de reports favorables serait désormais franchi. Le dossier de l'immigration a été très mal traité par François Hollande lors du débat. Le droit français pourrait-il par exemple s'opposer à la création du parti Ennadha en France ? Lors des élections pour l'assemblée constituante tunisienne en 2011, les Tunisiens de l'étranger, et notamment ceux présents en France, ont voté très majoritairement pour le parti islamique Ennadha aujourd'hui au pouvoir en Tunisie et proche des salafistes.
2) La forte désapprobation au sein de l'électorat même de François Bayrou d'un engagement qui est davantage perçu comme un règlement de compte personnel et non pas une consigne d'"homme d'Etat". C'est une déclaration qui manque de panache et de cohérence que celle de François Bayrou.
Le candidat de la lutte contre la dette publique a choisi le programme le plus … dépensier.
Le candidat de "l'altitude de l'Intérêt Général" a choisi de régler des comptes personnels d'inimitiés flagrantes.
Il préfère travailler avec Mélenchon, Montebourg, Emmanuelli … plutôt qu'avec Alain Juppé, François Fillon …
C'est une décision pathétique après une triste campagne de celui qui avait pourtant eu 5 ans pour se préparer au "grand rendez-vous". Elle suscite un violent rejet au sein même des électeurs du Modem. Les témoignages sur Facebook de démissions en série s'accélèrent.
3) Par ailleurs, loin des déclarations publiques, l'électorat de JL Mélenchon voit réapparaître Lionel Jospin en "inspirateur" du programme de François Hollande. Or, aux yeux du PCF, Jospin incarne le fatalisme revendiqué devant les marchés financiers avec l'acceptation officielle des "licenciements boursiers" de Michelin à l'époque où Jospin était à Matignon.
4) Une part importante de l'opinion indécise considère que l'avertissement sur le "style sarkozy" a été donné et surtout reçu par l'intéressé comme le montrent ses dernières interventions. Maintenant, il s'agit de faire le "vrai choix". Ce "vrai choix" est celui d'un programme pour les années à venir.
L'élection du 6 mai pourrait être l'une des plus serrées de l'histoire électorale française.
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