La démocratie française est malade notamment parce que des réseaux d'informations ne sont plus à la hauteur de leur mission de contre-pouvoir qui doit être la leur dans une démocratie saine.
Ils s'éloignent de cette mission pour des raisons diverses :
– l'évolution vers une logique d'opinion (de droite comme de gauche) qui donne une place excessive à l'argumentation sur les faits,
– la dépendance commerciale face à des annonceurs publicitaires,
…
Dans tous les cas de figures, la démocratie est perdante et d'ailleurs souvent à terme sont aussi perdants les bénéficiaires initiaux de la complaisance. Parce que l'opinion est d'autant plus sévère quand elle prend conscience qu'elle a été manipulée.
Nous avons un exemple de ce type dans le Dauphiné Libéré de ce jour.
L'UMP pose des questions fondamentales sur les conditions de la liquidation de la SASP GF 38. Une partie de ces questions repose sur des faits incontestables et incontestés parce qu'émanant notamment des rapports des commissaires aux comptes.
L'UMP pose une question parmi d'autres qui est la suivante : le prêt consenti à Index Asia Pacific Limited. Comment la SASP GF 38 aurait eu les liquidités nécessaires pour accorder un prêt de 1 761 000 € mais pas la trésorerie pour honorer les loyers du Stade ? C’est une question de bon sens. Il ne s'agit pas d'une "polémique" mais d'un fait qui mérite une réponse.
Prenons trois autres exemples très concrets là aussi où les questions posées sont des questions de bon sens :
– La Ville de Grenoble dit : "nous n'étions pas chargés de la surveillance des comptes de la SASP GF 38" : mais comment la Ville de Grenoble a-t-elle pu conduire officiellement et publiquement les tentatives de recapitalisation si elle ne connaissait pas les comptes de la SASP GF 38 donc … le déficit à combler ? La Ville de Grenoble parlait de quoi avec les repreneurs potentiels ?
– la Ville de Grenoble ajoute "nous n'avons pas de compte à rendre à uen formation politique qui en 1995 a laissé la ville dans un gouffre financier" : mais comment une "ville qui serait dans un gouffre financier" peut-elle emprunter près de 400 millions d'euros dans les années qui suivent pour s'en tenir aux seules dettes directes ? Quels banquiers ont pu accepter de prêter et pourquoi si la situation initiale était déjà celle d'une rupture de solvabilité ?
– A partir de quand la cessation des paiements est intervenue pour la SASP GF 38 locataire du Stade des Alpes et quelles mesures concrètes ont été alors prises par la Métro, propriétaire du Stade des Alpes, pour sécuriser ses créances donc pour sécuriser la situation des contribuables : là aussi, ce n'est pas une "polémique" mais une question de bon sens qui appelle une réponse précise.
A force de cautionner le déni de réalités incontestables, le réveil va s'annoncer très difficile.
Il y a des faits et ces faits méritent des explications qui ne relèvent ni de la polémique ni des "débats indignes" mais de la juste appréciation des critères selon lesquels de l'argent public a été dépensé, utilisé, protégé.
Il serait temps que les questions posées sur ces faits incontestés aient des réponses.
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