La pétition organisée par l'association "vivre à Grenoble" rencontre un succès grandissant. De quoi est-il question sur le fond ? C'est la valeur d'usage de la démocratie.
A quoi servent des élus quand l'efficacité d'une proposition est déconnectée de l'efficacité qui apparait évidente à une large majorité des utilisateurs ? L'ère des élus sans utilité pratique est révolue. Les citoyens ne sont plus consommateurs de discours mais des consommateurs d'actes.
Cette valeur d'usage plaide pour des décisions mieux partagées. Dans quelques semaines,
le Club 20 va présenter une soixantaine de recommandations pratiques pour changer les pratiques institutionnelles locales.
Parmi ces recommandations figure le recours à des consultations populaires systématiques pour les projets d'urbanisation d'ampleur. Deux modalités seront envisagées : une consultation de proximité avant le lancement même du projet d'opération. Une consultation à périmètre plus large lorsque l'opération finalisée aborde sa dernière étape avant les décisions techniques.
Ce sont des décisions de ce type qui changent la valeur d'usage de la démocratie. La Ville de Grenoble gagnerait à soumettre l'actuel projet à une consultation populaire de ce type pour sortir des généralités abstraites dépourvues de valeur d'usage.
Maintenant, la démocratie ne se reconnaît qu'aux valeurs d'usages. Le temps des seules incantations est passé. Cette appréciation sur les valeurs d'usages du "système" est la principale clef de lecture du scrutin du 22 avril. Si le système ne prouve plus sa justification d'usage, le système ne plait plus.
Cette culture appliquée à la vie locale annonce des surprises encore plus amples en 2014 face à des poussées associatives qui incarnent cette logique de valeur d'usage.
Denis Bonzy 
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