Les résultats d'hier ont concrétisé des craintes déjà exprimées à plusieurs reprises. Dans l'agglomération grenobloise, il est temps de regarder des réalités en face. Ces réalités sont au nombre de 6.
1) En préalable, aucune élection ne ressemble à la suivante. L'électorat a gagné en
autonomie, en maturité, en volatilité. Cette élection est marquée par une certaine spécificité en raison du poids du critère sur le style même du Président sortant.
2) Le véritable pouvoir dans l'agglomération est désormais détenu par la Métro. Cette situation sera amplifiée dans les prochaines années.
3) La majorité politique de la Métro ne peut pas évoluer sans une évolution de la majorité politique de la Ville de Grenoble. Car la Ville de Grenoble fait la majorité de la Métro.
4) Or la Ville de Grenoble connaît un décrochage considérable entre ses formations politiques de Gouvernement (PS et UMP). F. Hollande réalise 36, 31 % tandis que Nicolas Sarkozy totalise 21, 33 %. Dans le quotidien régional, un journaliste explique cette différence en parlant d'une droite "totalement inexistante". La formule est probablement très sévère, trop sévère. Mais cette réalité politique mérite un examen sérieux, approfondi.
5) Cet écart considérable naît de deux facteurs. D'une part, l'opposition co-gère trop souvent. Elle ne s'oppose pas. Par conséquent, elle perd en visibilité, en lisibilité, en contraste. D'autre part, l'opposition n'offre pas une vision globale significativement différente. Ces deux échecs ont progressivement altéré son identité et provoqué l'actuelle crise.
6) Cette crise est désormais un enjeu pour l'ensemble de l'agglomération. Sans possibilité d'alternance sur Grenoble, il n'y a pas de possibilité d'alternance dans l'agglomération au niveau de la Métro. C'est une nouvelle donne politique qui va imposer des choix pour apporter des réponses urgentes. Il est temps de regarder des réalités en face. Les élections cantonales de mars 2011 sans candidat de l'UMP dans un seul canton de la Métro au second tour avaient déjà constitué un avertissement. Une nouvelle étape est aujourd'hui franchie. A moins de deux ans des prochaines élections locales, cette nouvelle étape ne peut être traitée avec indifférence.
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