Denis Bonzy

Affaires locales : un système de pouvoir au bord de l’implosion

La multiplication et l'accélération des affaires locales a engagé la crise de tout un système de pouvoir qui est aujourd'hui coupé, critiqué par les citoyens.

1ère crise : celle du pouvoir PS en place. Au pouvoir depuis près de 20 ans, les élus PS locaux traversent manifestement une réelle crise d'identité sur trois plans :

– l'efficacité : l'insécurité locale grandit de façon accélérée. Le mal vivre est dénoncé de façon unanime : insécurité, absence de propreté dans les quartiers …,

– la rigueur : les collectivités locales sont en crise financière avec des records d'imposition et d'endettement,

– la morale : plus une conversation ordinaire qui ne donne pas lieu à des rumeurs désormais toutes plus critiques les unes que les autres : critères de recrutements, taux réels de travail à certaines fonctions, dépenses de fonctionnement … 

2ème crise : celle des médias institutionnels. Ce contexte les expose par définition à un "équilibre délicat". Pour que l'opinion n'entre pas dans une logique globale du complot ou dans une culture des "alliances coupables", il leur faut surveiller plus que d'ordinaire certaines équités. Quand l'appartenance politique d'un Avocat est mentionnée et pas celle d'un autre à l'issue d'une plaidoirie dans un volet collatéral d'un même dossier : une partie des lecteurs s'énerve. Nous le voyons dans les commentaires qui nous sont transmis. Les citoyens sont de plus en plus exigeants, contrôleurs, soucieux d'indépendance. Ces mêmes qualités sont demandées aux sources d'informations. D'institutionnels, certains médias deviennent … "officiels". C'est davantage qu'une nuance. Ils sont alors perçus non plus comme une source d'informations inscrite dans la durée mais comme le porte voix de la parole des pouvoirs. 

3ème crise : celle d'une opposition trop "molle". La première crise engendre cette troisième crise comme si l'opinion considérait que l'opposition n'a pas joué tout son rôle ces dernières années. C'est d'ailleurs souvent le cas au sein des fonctionnaires des collectivités publiques concernées qui dénoncent leur isolement, l'absence de contre-pouvoir, leur déception. Par exemple, la séance d'hier à la Métro a choqué beaucoup de fonctionnaires constatant que des élus aient quitté vendredi avant même le vote du budget mais après le … buffet si bien que le quorum n'était plus atteint pour voter le … budget.

L'actuel système local de pouvoir est réellement au bord de l'implosion. Pour certains dossiers qui nous sont communiqués par voie postale, il ne faut pas être surpris si des délais, qui peuvent paraître importants avant diffusion, sont pris. Si les pièces justificatives ne sont pas jointes, je sollicite la réponse préalable des personnes mises en cause et je leur laisse des délais raisonnables pour répondre. Faute de réponse, le silence est considéré comme acceptation des faits évoqués.

Commentaires

Une réponse à « Affaires locales : un système de pouvoir au bord de l’implosion »

  1. Avatar de Ange
    Ange

    2ème crise : celle des médias institutionnels :
    Effectivement, certains médias ont du mal à trouver le délicat équilibre auxquels ils devraient s’attacher. Il suffit pour cela de reprendre les articles publiés par le journal local pour comprendre l’impact recherché dans le traitement des affaires.
    A titre d’exemple ici : http://www.ledauphine.com/isere-sud/2012/03/01/vallini-conclut-une-conciliation. Alors qu’André Vallini se sort d’une affaire de harcèlement moral, le DL introduit son article par « tout çà pour çà ». Le harcèlement moral, la souffrance au travail, dépression ???? Bagatelle pour le DL.
    Par contre plus récemment ici : http://www.ledauphine.com/isere-sud/2012/03/27/l-ump-38-a-t-elle-declare-la-guerre-a-andre-vallini, ce même journal n’hésite pas à parler de « guerre », « offensive », « acharnement », contre un pauvre élu potentiel ministre de la Justice.
    Il y a vraiment là deux poids, deux mesures dans le traitement de l’information !!! Il me semble pourtant que le CG38 a déjà son journal de propagande qui s’appelle Isère Magazine.

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