Les évènements de Toulouse viennent une fois de plus de creuser le fossé entre l’information délivrée par les supports français classiques et les regards internationaux. Ce fossé concerne non seulement les images mais aussi les sujets des reportages. Par exemple, le reportage de CNN sur l’armement dans des quartiers « délicats » de Toulouse donne un éclairage instructif sur la poudrière de certaines localités.
La course entre l’information et la vérité est totalement faussée par
l’impact nouveau de trois facteurs.
1) le « journalisme d’opinion » avance de façon accélérée : la présentation des faits n’est plus une fin en soi mais elle devient un outil pour délivrer un commentaire que les faits ne font que conforter,
2) le journalisme sans concurrence : dès qu’il y a absence de pluralisme, l’illusoire autodiscipline pour respecter une déontologie rigoureuse disparaît vite,
3) le journalisme materné : les relations autres que de stricts rapports journalistiques (relations commerciales, financières, partisanes …) sont telles que sortir du cocon de la « bonne pensée » semble presque hors de portée.
Ces trois facteurs font une information biaisée.
Certes ce malaise vient de loin en France parce que, selon des modalités diverses, l’information impertinente n’est pas inscrite dans la culture française dans les relations avec le pouvoir.
Mais désormais le décrochage est particulièrement significatif et sous l’angle des excès qui se multiplient c’est un mauvais roman de l’information qui est en train de s’écrire actuellement sur le plan national comme sur les plans locaux.
Ce décrochage est de plus en plus implacable parce que les supports comparés, via Internet notamment, ont considérablement progressé et que cette comparaison déçoit, inquiète, révolte même parfois. Une démocratie peut-elle bien fonctionner avec une information de seconde division ?
Laisser un commentaire