Dans un roman de Dostoïevski (les possédés), l'auteur évoque l'action des anarchistes radicaux qui incendièrent un village et il précise : "le feu est dans les esprits, et non dans les maisons".
Avec la présidentielle 2012, c'est la situation contraire : le feu est dans les maisons, pas dans les esprits.
A quelques exceptions près,
il n'y a plus de foi dans le débat politique français.
La foi, c'est la croyance dans des valeurs fortes qui permettent de reconfigurer le réel, de le convertir. Or, aujourd'hui, pour l'ambiance largement majoritaire, le réel a gagné.
Le réel, même le plus intolérable, a gagné. Les quartiers difficiles resteront difficiles. La vie chère le sera de plus en plus. Le chômage gagnera toujours du terrain …
Comment comprendre et analyser une telle "culture" d'abandon ? L'abandon n'est pas total puisque l'opinion "accepte" de s'en remettre à d'ultimes "traques" habituelles dans une logique de bouc-émissaires accusés alors de tous les maux à l'exemple des taux confiscatoires en matière de fiscalité comme si la solution pouvait être qu'au moins personne n'échappe aux "restrictions" de pouvoir d'achat …
Actuellement, le feu est dans les maisons où le quotidien est de plus en plus difficile mais surtout pas dans les esprits où les moutons qui accompagnent les modes et où les hors jeux sociaux qui s'agrippent à des repères d'une autre époque gagnent du terrain par un défaitisme ambiant assez étonnant.
Les arguments n'ont plus prise. Bien davantage, les émotions ne sont plus efficaces donc elles ne sont plus contagieuses. C'est pour cela que la présidentielle apparait sans vie parce qu'elle est sans émotion contagieuse. C'est une opinion sans foi, sans émotion, fatiguée à la pensée même d'avoir des défis à livrer. C'est un "drôle" de climat. Longtemps encore ?
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