Depuis près de 40 ans, jamais une politique d'aménagement n'aura été aussi contradictoire entre les objectifs affichés et les mesures mises en oeuvre. La Métro affiche une volonté de densification. Par les mesures mises en oeuvre, elle favorise l'étalement urbain dans les plus mauvaises conditions.
Les faits suivants favorisent en effet l'étalement urbain :
– Grenoble est de moins en moins une "ville désirable" : la saleté, l'insécurité, le prix des immeubles et des locations, l'absence d'espaces disponibles, le niveau élevé d'imposition … : tous ces éléments font que la Ville centre n'est plus désirable.
– Les transports en commun n'ont pas la flexibilité nécessaire dans les relations entre la ville centrale et le péri-urbain. Ce critère ajouté à une chute d'image de marque liée à l'insécurité les fragilisent terriblement face à l'automobile.
– la vitalité commerciale de Grenoble et tout particulièrement celle du centre ville sont handicapées par les restrictions considérables faites à l'accueil de l'automobile mais aussi avec une politique très sévère des amendes pour des infractions de stationnement, l'une des plus sévères de France selon les statistiques officielles. Or, la performance des centres d'achats repose sur des stationnements abondants et gratuits, ce qui est tout le contraire de la situation grenobloise.
– La politique de l'EPFL RG mérite une clarification car le portage de certaines opérations relève soit de la volonté manifeste d'étalement urbain à l'opposé des discours officiels soit de la perfusion financière éloignée de l'objectif officiellement déclaré.
– Les embouteillages records cassent la fluidité nécessaire entre la ville centre et son premier voisinage.
Cette dévitalisation de la ville centre est à l'opposé de tout ce qui est fait dans les villes comparables en France ou en Europe.
Il va bien falloir un jour remettre les pieds au sol, cesser le climat de Cour qui décroche des réalités, voir ces réalités telles qu'elles sont et non pas telles que certains décideurs politiques souhaitent qu'elles soient.
L'agglomération grenobloise vit actuellement un contre-sens total dans l'aménagement de son territoire.
C'est très préjudiciable que ce dossier très important ne soit pas traité à ce jour comme l'une des priorités à la fois par des majorités politiques prisonnières de dogmes dont les oppositions au centre ville et aux automobiles mais aussi par des oppositions qui ne consacrent pas le temps nécessaire pour livrer la bataille sur ce volet essentiel pour l'avenir.
Denis Bonzy 
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