Denis Bonzy

Grenoble agglo : 1995 – 2014 : 19 ans sans véritable démocratie participative

Depuis 1995, l’agglomération grenobloise connaît globalement un pouvoir politique d’une sensibilité identique. Dans les mots, « l’imagination serait au pouvoir« , les « citoyens auraient la parole » … Mais dans les réalités, la situation est très différente.

La démocratie participative, c’est : 

– un dialogue permanent entre élus et citoyens,

– un partage de certaines décisions,

– une application des décisions partagées.

Prenons des exemples récents très concrets :

1) Le tchat organisé cette semaine au sujet du budget de la Ville de Grenoble : le quotidien régional consacre une page entière à ce qui serait « une grande nouveauté ». Mais de très nombreuses autres Communes organisent des dialogues en ligne parfois depuis plus de 2 ans déjà et parfois même de façon mensualisée et non pas de façon exceptionnelle. Cannes par exemple, parmi beaucoup d’autres Communes, vit des dialogues en ligne de façon périodique depuis 2 ans déjà : voir preuve vidéo ci-dessous. Grenoble est donc en retard. C’est la réalité des faits.

2) La démocratie participative n’est pas seulement le dialogue direct. C’est aussi le partage des décisions. Le plus simple pour partager les décisions, c’est de voter : tous les citoyens le même jour dans un espace public avec une représentation de toutes les sensibilités (dernier exemple en date : les primaires du PS sur le plan national). Une Commune de l’agglo a organisé ce qu’elle présente comme une « avancée de démocratie participative« . C’est en réalité une procédure très atypique qui va chercher des voies d’une extrême complexité. Pourquoi ?

– la Commune expédie les bulletins de votes mais elle récupère également les retours des enveloppes non réceptionnées alors même que ces retours auraient dû être immédiatement retournés chez l’huissier désigné comme organisateur des opérations de votes,

– presque 10 jours séparent la clôture des opérations de votes et le dépouillement,

– les documents diffusés pour « faciliter le choix » ne font mention d’aucun chiffre et encore moins sur des bases contradictoires,

– dans la salle même de consultation des plans, les photos sont interdites dans un espace pourtant … public,

– la vérification de l’auteur du vote repose sur une enveloppe signée ce qui suppose que les personnes chargées des dépouillements aient un spécimen des signatures pour comparer et attester de la bonne identité. Et si la personne vote pour la première fois, comparer avec quoi ?

La liste des « originalités » est considérable. Pourquoi avoir cherché à faire si compliqué et si coûteux alors qu’un vote en mairie eût été si simple et si économe ?

– une démocratie participative, c’est respecter la décision rendue par le peuple. Pour la Rocade Nord, une décision a été rendue. Elle n’a jamais été appliquée.

C’est un déclin important connu par la démocratie participative ces dernières années.

Déclin par rapport à l’histoire des 30 années qui ont précédé 1995.

Déclin par rapport aux innovations intervenues dans d’autres villes. Ce ne sont pas des déclarations visant à « sauver la façade » qui peuvent cacher cette réalité. 

C’est l’un des enjeux majeurs pour 2014. Comment mieux associer les citoyens à la gestion de leur vie quotidienne ?

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