L'élaboration du Scot (schéma de cohérence et d'organisation territoriale) de la région grenobloise montre l'immensité des limites de l'actuelle planification territoriale.
1) Elle est perdue dans
un langage technocratique qui la coupe du dialogue démocratique indispensable. Il est ainsi question de la "fragmentation socio-spatiale" … Cette coupure entre les structures d'élaboration et la population est un vice fondamental. La population doit reconnaître ses enjeux et non pas les enjeux des bureaucrates. C'est la condition indispensable pour que la population s'approprie les choix.
2) S'il faut rendre aux mots leur simplicité de base, il importe également de respecter leur sens. Ainsi les bouchons sur les routes dans les documents du Scot deviennent des "noeuds critiques". Cette volonté généralisée de fuir devant des réalités en changeant leur nom de baptême devient intolérable tant elle est poussée désormais à l'excès.
3) Les arbitrages doivent être enracinés dans des choix démocratiques clairs. Le parti pris de densification comme celui de marginalisation des automobiles ne correspondent ni à un choix démocratique ni probablement à une réalité humaine durable.
En réalité, il s'agit de revêtir les "habits usés de l'immobilisme" en jouant sur les mots comme si les réalités ne pouvaient changer. Les réalités non seulement peuvent changer mais elles doivent changer à l'exemple de l'actuelle crise des déplacements qui existe à Grenoble comme presque nulle part ailleurs maintenant. Cette réalité n'est pas le fruit du hasard ou d'une triste fatalité. Cette réalité est le produit direct de choix politiques dont le blocage des voies de contournement de l'agglomération grenobloise dans des conditions inconnues dans les autres agglomérations de France.
Les prochaines élections locales doivent être l'occasion d'ouvrir non seulement les débats de fond mais surtout d'engager ces débats sur des propositions détaillées, concrètes, avec un calendrier et un financement précis.
C'est cet enjeu de contenu, loin de toute personnalisation ou de clivage partisan systématique, qui doit mobiliser les bonnes volontés.
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