Denis Bonzy

Grenoble agglo : le rendez-vous de l’adaptation à la nouvelle donne financière est actuellement raté

L'agglomération grenobloise n'est pas aujourd'hui structurée solidement pour résister à la période longue de crise qui est ouverte.

Elle cumule quatre handicaps majeurs :

– sa fiscalité locale est lourde au point de ne plus permettre de nouvelles hausses de nature à procurer des recettes nécessaires,

– son niveau d'endettement est très élevé au point, là aussi, de ne plus autoriser des marges d'endettement. La charge financière sera impactée sévèrement par un pourcentage élevé de dettes à risques,

– l'immobilisme sur les grands chantiers publics à l'exemple des voies de déplacements a donné naissance à un territoire qui craque sous la poussée des évolutions notamment urbanistiques des dernières années tout particulièrement sur le secteur péri-urbain,

– la crise va renchérir le coût du crédit et appauvrir les recettes liées à l'activité économique. 

Cette situation signifie quoi concrètement :

1) l'agglomération n'a plus les moyens financiers de grands projets publics,

2) elle va connaître des tensions de trésorerie croissantes parce que sa part cumulée de fonctionnement est trop élevée. La Ville de Grenoble a connu une forte progression de ses effectifs alors même qu'elle transférait des compétences majeures à la Métro…

Il faut donc retrouver rapidement de nouvelles sources de financements. Elles existent à l'exemple de la possible accélération de l'accession propriété dans le parc des logements sociaux, de la réorganisation du secteur paramunicipal d'animations, de la création de SPL à objets dédiés pour purger rapidement des secteurs déficitaires de façon récurrente …

De telles réformes exigent de la réactivité, du courage et du pragmatisme. Ce sont des qualités qui font manifestement défaut. L'entrée dans la crise se produit donc dans les pires conditions dans l'agglomération grenobloise.

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