Denis Bonzy

Grenoble agglo : faits majeurs 2011 : les bilans à reculons

Comme chaque année à cette époque, nous effectuons le point sur les 5 faits majeurs qui nous semblent avoir marqué l'année écoulée. Pour 2011, le premier fait majeur dans l'agglomération grenobloise, ce sont les bilans à reculons.

1er domaine : les affaires : 2011 a été l'année de révélations d'affaires multiples, graves à des titres divers :


 Chaix, Brûleurs de Loups, GF 38 … Les erreurs et les fautes font partie de la nature humaine. Ce qui est important, c'est de constater le comportement "dans le feu de l'action" une fois l'affaire avérée. C'est cette attitude qui indique le rapport moral à la vérité. Dans l'affaire Chaix, il est pour le moins surprenant que la Ville de Grenoble ne se soit pas portée partie civile. Dans le dossier des Brûleurs de Loups, il est également étonnant que les collectivités locales qui semblent concernées par l'allocation de subventions récurrentes à ce Club donc par les modalités de contrôles desdites subventions n'aient pas consacré des débats publics à un tel dossier. Idem dans un cadre différent pour la liquidation du GF 38 avec le tabou à ce jour du montant du passif global.

Que dénotent ces constats ?

1) Les majorités concernées n'ont pas la volonté de faire la transparence sur un dossier dès qu'il devient "délicat" pour elles,

2) Les oppositions ont témoigné la même mentalité timorée de façon paradoxale. Elles pouvaient inscrire ces sujets à l'ordre du jour d'assemblées, ne plus siéger tant que des informations majeures n'étaient pas publiées … Rien de tout cela ! Pourquoi ? Que peuvent-elles craindre pour adopter une attitude aussi tiède dans de telles circonstances : c'est la question désormais très répandue.

3) La presse institutionnelle a beaucoup perdu de sa crédibilité professionnelle : c'est un impact d'autant plus grand que les affaires en question concernent des publics "élargis" donc le bouche à oreille allait "faire son oeuvre". Une affaire de moeurs dans une collectivité publique de 5 000 salariés, c'est toute une ville qui s'embrase avec une telle caisse de résonance. La question du passif définitif du GF 38 après la première page de juillet 2011, c'est le feuilleton des discussions de dizaines de milliers de supporters.

Second dossier : les résultats : l'opinion a pris conscience des effets de l'immobilisme par l'importance des bouchons sur les voies de déplacements à partir de novembre 2011. D'un seul coup, la ville bloquée devenait le sujet quotidien des conversations et des jugements sévères. Les autres dossiers (finances…) restent administratifs aux yeux de l'opinion, difficiles à comprendre, à juger. A l'opposé, il y a deux dossiers qui claquent aux yeux chaque jour : les embouteillages et l'insécurité. Ces deux échecs emportent désormais tout le reste. Le bilan a sombré dans le négatif : "cela ne va pas" pour reprendre une expression populaire.

Troisième dossier : la visibilité. L'enjeu est différent en la matière. S'il est désormais établi que "cela ne va pas aujourd'hui", qu'en sera-t-il demain ? Pour apporter une réponse à cette question naturelle, Michel Destot, de façon très étonnante et maladroite, a ajouté une inconnue majeure en ouvrant publiquement la question de sa succession. C'est la question à ne jamais ouvrir sans apporter une réponse pratique immédiate. Cette question fait généralement un ingrat (le désigné), des amers (les non-désignés) et un affaibli (le sortant). En installant ce volet dans le débat public, Michel Destot a altéré la visibilité des périodes intermédiaires. Le jour d'après est maintenant officiellement à l'ordre du jour.

Avec ces trois volets, l'année 2011 n'a pas été une année positive pour le débat public dans l'agglomération grenobloise. Il est apparu coupé des réalités, souvent coupé de la morale, désormais impacté par une question majeure sans réponse.

L'opposition a-t-elle profité de cette nouvelle donne ? C'est le sujet de demain.

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