Le 1er semestre 2012 s'annonce redoutable avec une probable entrée dans une nouvelle étape de la crise économique marquée par l'impasse de l'actuelle situation. La crise des finances des Etats accélère l'impact de la récession. L'Europe n'a rien réglé de ses difficultés. Bien davantage, les annonces sont à ce jour pour l'essentiel pas suivies d'effets pratiques. L'entrée dans la campagne active de la présidentielle française va neutraliser des mesures fortes sur le premier semestre 2012.
Dans ce contexte, l'économie locale avait besoin de budgets de réels soutiens.
Les débats d'orientation budgétaire n'ont pas été à la hauteur des exigences pour 3 raisons :
1) les finances locales sont en crise grave. Par conséquent, elles ne permettent pas de disposer de la moindre marge de manoeuvre pragmatique. Ce débat est systématiquement esquissé. Tout est organisé pour que le flou domine. A la Métro comme à la Ville de Grenoble ou dans des instances comme le SMTC, l'opposition prend une lourde responsabilité en acceptant que ce débat majeur soit ainsi évité,
2) ces débats d'orientation budgétaire ont montré des majorités coupées de cette réalité d'urgence et surtout préoccupées par le fait de se mettre à l'abri de revendications nouvelles. C'est donc la continuité qui règne. C'est le contre-sens majeur. Les orientations budgétaires avaient d'abord besoin de changements radicaux,
3) l'opposition institutionnelle n'a pas présenté d'alternative sérieuse à cette continuité.
Les débats d'orientation budgétaire ont déçu par le fait que l'accent a souvent été placé sur des problèmes relativement marginaux. La pauvreté des débats a donné le sentiment que tout le monde était d'accord sur ce qu'il faut faire, c'est à dire faire comme hier et comme aujourd'hui.
C'est de changement dont l'agglomération a besoin :
1) redéfinir le périmètre des services publics locaux pour couper les pertes récurrentes d'organismes à vocation industrielle et commerciale,
2) réduire le train de vie de l'ensemble du secteur public local à commencer par le coût du fonctionnement des élus locaux (cabinets, frais de protocole, déplacements, nombre de membres des exécutifs avec les indemnités qui en découlent …),
3) engager la cession d'éléments à ce jour du patrimoine public à l'exemple de l'amplification de l'accession à la propriété dans des logements locatifs où la rotation des locataires n'est manifestement plus assurée,
4) avec de telles mesures, les services publics de solidarité sont confortés au moment où ils sont plus indispensables que jamais face aux accidents de la crise et il est possible de négocier le désendettement accéléré des emprunts les plus nocifs (et ils sont nombreux tant à la Métro qu'à la Ville de Grenoble) tout en lançant des travaux publics dans le BTP pour soutenir ce segment d'activités très pourvoyeur d'emplois très exposé aux problèmes globaux.
5) c'est donc un plan d'urgence exceptionnel qui était nécessaire et non pas des mesurettes qui relèvent de l'anecdotique.
Dans de nombreuses instances locales importantes, majorité et opposition viennent de prendre une très lourde responsabilité en ayant ainsi décroché face à l'ampleur et face à l'urgence des mesures locales nécessaires face à la crise.
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