Dans la même séquence temps, il est rare de voir, sur la méthode, deux campagnes aussi opposées que celles de Barack Obama et Nicolas Sarkozy. Presque tout les différencie.
Barack Obama assume totalement sa logique de candidat. Nicolas Sarkozy en repousse toujours la date de la déclaration officielle.
Obama joue la carte des
nouvelles technologies en ouvrant par exemple cette semaine sa page Google + et en mettant en place un bouquet d’offres complémentaires. Nicolas Sarkozy joue délibérément les médias classiques.
Mais surtout Obama redevient proche, accessible, le « candidat copain sympathique qui se confie y compris sur sa vie personnelle » (voir vidéo ci-dessous) tandis que Sarkozy vise à occuper à fond la carte du Président drapé dans sa fonction qui est le garant de la « raison d’Etat ».
Obama est le candidat proche tandis que Sarkozy devient ou reste selon les appréciations le Président lointain.
C’est ce dernier choix qui mérite l’attention la plus vigilante. Les français décident-ils d’abord pour un Président lointain qui garderait à leurs yeux les grandes priorités nationales ? Il y a d’abord l’histoire qui apporte des réponses. Et ces réponses vont dans le sens du non.
Si les français étaient sensibles à cette logique de la « raison d’Etat » gardée par un président lointain, comment expliquer le sort du Général de Gaulle en 1946, en 1969 et la défaite de VGE en 1981 ? Ce sont autant de rendez-vous où la logique de la « stature rassurante face au vide » a été assumée à fond et elle a … perdu.
Certes, les opinions ont bougé. Mais l’opinion moderne n’attend-elle pas d’abord de la proximité, de la considération, de la chaleur, de l’affection ? La question est sérieusement ouverte.
Et si le Président lointain s’éloignait d’abord de la victoire présidentielle par un tel positionnement stratégique ?
A l’écart de toute appréciation partisane, cette comparaison entre les deux campagnes en dira long sur l’état des opinions concernées.
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