Le temps devrait être en principe aux économies. Il est en réalité aux taxations supplémentaires. Pourtant, il y a un domaine où la vie publique française applique une économie incontestable et radicale : elle économise la passion.
En effet, la vie publique française fait tout et avec succès pour économiser la passion des citoyens.
Aux Etats-Unis, l’équipe d’Obama fête le franchissement hier du seuil du million de personnes rencontrées en tête à tête par les militants pro-Obama (voir vidéo ci-dessous). En France, le militantisme est passé de mode.
Aux Etats-Unis,
Obama assume clairement et officiellement son double statut : Président et candidat. En France, il est question d’un « suspens » jusqu’en mars … comme si le Président en exercice se comportait actuellement en seul Président non candidat.
Aux Etats-Unis, Obama retourne à la base dans ses déplacements. Il en est de même encore davantage des autres candidats qui peuvent être croisés au coin de la rue. En France, les candidats vont sur les plateaux télés mais s’aventurent peu en province.
Les débats de fond deviennent obscurs. Qui connait et qui comprend le contenu de l’accord entre le PS et les Verts ? Ils sont d’accord sur les désaccords mais en désaccord sur le contenu même de l’accord puisqu’une partie a été effacée au départ après l’accord …
S’il n’y avait pas la crise, ce spectacle serait un feuilleton comique. Mais la crise est là et force est de constater que la première conséquence de cette situation inédite à ce point, c’est de réaliser la première économie significative : faire chuter la passion dans la vie publique.
Malheureusement, les conséquences financières sont faibles et les conséquences démocratiques sont fortes. La classe politique offre un spectacle désolant à un point rarement égalé jusqu’à ce jour.
Denis Bonzy 
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