Les temps sont durs pour les partis politiques français. Avec l’imprévisibilité habituelle, la vie publique française vit actuellement des probables évolutions majeures.
Trois constats :
1) Les partis politiques sont dépossédés de leur pouvoir de proposition :
un exemple, Terra Nova incarne de façon caricaturale la mode des think tanks, ces réservoirs à idées qui font vivre et qui animent la vie publique. L’acte majeur de la pré-campagne 2012 (la primaire PS) émane d’une proposition et d’une pétition publique de Terra Nova …
2) Les partis politiques sont dépossédés de leur pouvoir de nomination : la primaire PS a engagé un mouvement de nomination directe par les citoyens qui sera difficilement réversible. Une étape a été franchie dans des conditions sans retour.
3) Les partis politiques sont dépossédés de leur monopole de chiffrage : ils passent sous la tutelle de vérificateurs : c’est l’initiative de l’Institut Montaigne et du quotidien Les Echos présentée hier. Chaque proposition d’un candidat fera l’objet d’une contre-expertise quant à son coût notamment. Le « parler vrai » et le « chiffrer juste » des partis politiques vont être surveillés à la loupe. Des « agences de notation » du débat politique se constituent …
La place, voire la nature même, de la contribution des partis politiques au débat public est en train de changer.
Dans des circonstances significativement différentes, cette tendance semble se confirmer aussi sur les terrains locaux. Lors des contacts pour participer aux travaux de notre Club (Club 20), c’est instructif de constater que la demande quasi-unanime est celle de la non-appartenance à un parti politique.
Une évolution majeure se produit en douceur. Une fois de plus, cette évolution montre, si besoin était, que les français ne sont pas les incorrigibles conservateurs comme ils sont pourtant si souvent présentés.
Denis Bonzy 
Laisser un commentaire