Il y a six mois, la dette toxique de la Métro n’existait pas. Ou si peu. Ou avec si peu de risques. Aujourd’hui, la Métro reconnaît sa dette toxique, son importance et la gravité du dérapage des taux d’intérêts puisqu’elle décide de racheter par anticipation des emprunts.
Que s’est-il passé entre temps ?
Pour l’essentiel, 4 changements :
1) L’attention sur ce dossier a été le fait de personnes de la société civile extérieures aux instances de la Métro. Ce blog a été parmi les plus mobilisés pour dénoncer la gravité de cette situation. L’association présidée par M. Ninet a publié un dossier technique. Le club 20 a publié un autre dossier technique. Ces démarches ont été accompagnées par des articles de plus en plus nombreux dont dernièrement les articles nationaux du JDD et de Libération.
C’est sous cette pression extérieure que la classe politique de la Métro a été contrainte d’aborder ce sujet qui concerne pourtant tous les contribuables de l’agglomération.
2) Le rachat d’une partie de la dette toxique est-il la bonne solution ? Non. La bonne solution réside dans la vérité et dans la présentation d’un plan d’ensemble.
La vérité, c’est l’acte par lequel la Métro doit reconnaître l’ampleur et le détail de son endettement comme des conséquences à terme.
Le plan d’ensemble, c’est la présentation de toutes les mesures destinées à purger de façon efficace cette situation grave de façon globale.
A ce jour, aucune de ces deux étapes n’a été franchie.
La Métro impacte un montant élevé des impôts à rémunérer des taux bancaires très élevés (au-dessus de 13 %). C’est d’une part une situation qui enrichit des banques mais dans le même temps elle appauvrit les capacités d’investissements de la Métro dans des services publics utiles. L’argent qui est consacré à payer les intérêts de la dette ne va pas ailleurs.
3) Face à la dette, au-delà des clivages politiques, les permanents de la politique ont tous la même attitude : c’est sous la revanche des faits qu’ils consentent à reconnaître la réalité.
C’est cette mentalité qu’il faut combattre. Cette mentalité casse le lien de confiance entre des représentants et les contribuables.
Au-delà des chiffres, la portée durable la plus grave de l’actuelle crise est là : ce sentiment très désagréable que des mandataires cachent la vérité, reportent la présentation de mesures probables.
4) C’est une crise de confiance d’autant plus intolérable qu’ils gèrent l’argent de tous. Le devoir de transparence est donc une exigence naturelle. Cette aspiration à la transparence est manifeste dans les audiences très fortes de ces sujets. Notre dossier technique consacré à la dette locale a franchi hier ses 6 116 lecteurs sur le seul site Issuu.com (où vous pouvez le consulter et vérifier en ligne le nombre des fréquentations).
Comme sur l’ampleur réelle de la dette nationale, les politiques locaux adoptent la même stratégie que Nicolas Sarkozy : repousser le temps de la vraie explication. C’est peut-être ce que l’opinion reprochera le plus dans le temps ?
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