L’émission « zone interdite » de M6 (dimanche 04/09/11) est une pierre de plus à l’image de Grenoble comme cité des violences avec la guerre des gangs. L’image de l’agglomération grenobloise est actuellement en pleine déstructuration : c’est le choc des trois images.
La première image à vocation interne est celle entretenue et bien organisée par les institutions locales (pouvoirs politiques + médias) : une agglo en habits du dimanche où il ferait bon vivre dans des quartiers apaisés à la porte des belles montagnes qui forment toujours un écrin naturel envié…
La seconde image est celle externe d’une ville violente qui, depuis le printemps 2010, incarne les chaudrons urbains qui peuvent exploser à tout moment. Il suffit de parler de Grenoble à l’extérieur de Grenoble et les interlocuteurs disent alors systématiquement
: « le calme est revenu ? ». L’émission de M6 participe à cette réputation.
Et il y a l’image de l’agglomération aux yeux de ses habitants. C’est un mélange de chauvinisme et de réalisme. Le chauvinisme, c’est l’effet du mythe selon lequel les singularités de Grenoble anticiperaient des avenirs collectifs. C’est l’image des montagnes, la splendeur de Belledonne … Mais le réalisme c’est le sentiment de banalisation, voire même le scepticisme. L’opinion a le sentiment que les Institutions devraient suivre une bonne cure de modestie pour regarder la réalité comme elle est et pour la changer.
L’opinion locale considère que maintenant images et réalité font trop chambres à part. Un nouveau livre est manifestement ouvert quand l’opinion doute à ce point pour osciller entre colère et passion pour regretter que la ville ait grandi mais sans devenir pour autant une grande ville avec la qualité de réputation qui l’a pourtant si longtemps entourée.
Denis Bonzy 
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