Denis Bonzy

Grenoble : l’agglomération en panne d’attractivité

A trop vivre dans la flatterie locale généralisée, le réveil de l’agglomération grenobloise s’annonce pénible. Cette semaine, c’est le classement de la revue L’Etudiant sur « les villes où il fait bon étudier » qui est une nouvelle forme de déclassement. Avant, les autres alertes ont été nombreuses : classement sur la candidature aux JO, crise du sport de haut niveau, violences urbaines 2010 …

La lucidité est le plus beau des services à rendre à une géographie. Personne ne peut gagner à ce que sa géographie de proximité soit dévalorisée. Mais personne ne peut non plus gagner à ce que les mots de la courtisanerie l’emportent sur la réalité des faits.

La réalité des faits consiste d’abord à identifier des critères techniques de classement.


 En juillet 2010, un rapport financé par la fondation et l’Université Paris – Dauphine a dressé une analyse objective de ces critères en matière d’attractivité.

L’attractivité d’une agglomération c’est notamment :

– son accessibilité,

– ses soldes démographiques,Grenoble hauteur

– son dynamisme économique,

– l’importance et la qualité de ses espaces verts,

– la diversité et la qualité de son offre de logements,

– la valeur emblématique de la « marque » de la Ville.

Dans cette compétition, il y a des valeurs sûres : Paris, Lyon, Bordeaux, Montpellier …

Il y a des valeurs montantes : Nantes, Toulouse (voir vidéo ci-dessous), Rennes, Aix en Provence, Angers, Dijon, Laval …

Il y a des valeurs « faibles » : le critère techniques retenu est celui du nombre d’occurences dans des palmarès techniques. Grenoble est malheureusement parmi ces valeurs faibles.

L’accessibilité est mauvaise. La superficie et la qualité des espaces verts est moyenne. La valeur emblématique est très affectée par des crises successives à très forte notoriété auprès du grand public. Bref, l’attractivité de l’agglomération grenobloise est en panne.

Il serait temps de regarder cette réalité en face car à trop vouloir l’ignorer le déclassement va s’amplifier.

L’agglomération grenobloise est dans un climat de dédoublement : il y a la réalité puis il y a la présentation de la réalité. Sur cette présentation, une concentration unique des pouvoirs sans aucun précédent  (politique + médias locaux+ universités) dans la neutralité bienveillante des pouvoirs économiques très dépendants des marchés publics locaux pour bon nombre de segments a créé une sorte de bulle.

Cette bulle explose actuellement dans les enquêtes techniques sérieuses. Combien de temps encore existera-t-elle localement c’est à dire évitera-t-elle de changer le cours des choses rendant le réveil encore plus difficile ?

 

 

Commentaires

Une réponse à « Grenoble : l’agglomération en panne d’attractivité »

  1. Avatar de Christophe
    Christophe

    Bonjour Monsieur, Je suis entièrement d’accord avec vous. J’occupe la fonction de Directeur Commercial d’une grande entreprise ayant une unité sur Grenoble. Pour beaucoup voyager par obligation professionnelle, je peux vous garantir que l’image de marque de Grenoble est en train de fondre comme neige au soleil : embouteillages, délinquances, échecs sportifs. Les habitants doivent sortir d’une forme de fierté locale qui consiste à ne pas regarder la réalité en face. La quartier de Bonne en est un exemple : toujours pas fini et déjà en crise économique. C’est dommage mais c’est vrai. Bien cordialement et bravo pour la qualité de vos articles. Je ne suis pas toujours d’accord avec vous mais c’est détaillé et sérieux. Christophe

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