Il est beaucoup question aujourd'hui de l'article du Guardian qui est un quotidien britannique de gauche mais qui étrille le PS français à partir de l'affaire DSK et de la façon dont elle est traitée en France. Le fossé entre la presse française et la presse étrangère sur cette affaire est considérable.
Cette affaire va contribuer progressivement à faire naître une question essentielle : "quel peuple sommes-nous donc ?".
Nous avons des candidats qui n'affirment plus aucun idéal. Ils se contentent d'indiquer des prix : prix des sacrifices, prix des avantages.
Il n' y a aucune place réelle pour la morale. Pour les uns, cette affaire est privée, façon de passer l'éponge dans l'abstention de toute appréciation. Pour d'autres, la justice serait passée et le dossier devrait être rangé dans les tiroirs presque comme au titre des mauvaises sagas d'été.
La morale peut-elle être découpée en tranches séparant le comportement public et la vie privée ?
C'est la politique du vide : les promesses n'engagent pas, les discours sont sans relief et la nostalgie est agitée comme si elle pouvait constituer un programme à elle seule.Tout l'espace de communication est occupé par de l'imagerie. Hollande aurait la stature d'un homme d'Etat puisqu'il a été capable de … perdre 10 kg. Aubry sera une femme d'Etat puisqu'elle est … la première secrétaire d'un parti politique pourtant désignée dans les conditions folkloriques que chacun connaît.
Comment cette imagerie peut-elle être efficace dans des circonstances aussi difficiles ?
Ce que veulent les candidats c'est de belles images et pas de questions de fond.
Un plan de 11 milliards d'euros est présenté comme des économies alors qu'il y a 10 milliards d'euros sur 11 qui sont des taxations supplémentaires comme si le plafond du record d'imposition pouvait toujours être relevé.
La nouvelle méthode politique est simple : si c'est un revenu, on l'impose. Si c'est une recette, on la dépense. Si c'est un budget, il est mis en déficit et si une promesse est possible, elle est immédiatement faite.
Il n'y a plus de limite. Et l'affaire DSK ajoute à l'absence de frontière par le fait des journalistes qui quittent la sphère des nuances de la décision mais surtout par le fait des principaux intéressés qui visent à communiquer sur leur triomphe. Faut-il n'avoir aucun repère de valeur pour oser se comporter ainsi ? Comment penser que l'opinion pourrait être dupe, pire encore qu'elle pourrait cautionner de tels comportements ?
Il y a un moment où une opinion publique a d'abord rendez-vous avec elle-même lors d'un scrutin démocratique. Ce rendez-vous est ouvert et le poids des symboles va trouver toute sa signification.
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