Denis Bonzy

Grenoble agglo : des collectivités locales assises sur un volcan

Les agences de notation sont aujourd'hui les premiers défenseurs des contribuables. La situation a atteint de telles extrêmités parce que leur rôle a été trop longtemps marginalisé au titre de la souveraineté des Etats.

Les collectivités locales vont connaître le même processus. Il est engagé. Une première agence de notation en France prend progressivement de l'importance : Public Evaluation System.

C'est une structure indépendante qui rassemble un pouvoir d'expertise de qualité et dont les rapports seront progressivement suivis avec un intérêt croissant.

Dans son dernier rapport, plusieurs villes se voient infliger des notes d'alerte. C'est le cas de la Ville de Grenoble (voir tableau en photo ci-dessous où la Ville de Grenoble appartient au groupe de 7 villes de plus de 100 000 habitants subissant la note inférieure à 8 / 20).

La Métro et la Ville de Grenoble sont assises sur un volcan qui commence à devenir turbulent : leur endettement. Tout est fait pour nier ce problème technique comme traditionnellement d'ailleurs dans cette géographie qui témoigne un extrême savoir-faire pour ne pas voir les problèmes qui se posent à elle.Grenoble endettement 03 08 11

Mais, ce n'est pas parce que la question n'est pas abordée au titre du politiquement correct local, qu'elle ne se pose pas. Bien au contraire.

La plus imposante chape de plomb ne ferait pas disparaître une réalité qui va exploser. Les dettes publiques locales de la Métro comme de la Ville de Grenoble atteignent des somments qui ne peuvent que fortement inquiéter.

Il y a deux facteurs qui vont mériter une attention particulière :

– la transparence sur les dettes toxiques : ce  sont des emprunts dont les intérêts sont indexés sur des critères techniques quasi-insaisissables. La Ville de Lyon aurait par exemple une partie de sa dette toxique indexée sur l'évolution du cours du baril du brut. Il serait temps que la Métro comme la Ville de Grenoble publient par emprunt la composition du bouquet des critères techniques d'évolution des intérêts,

– la durée et l'ampleur du tassement de l'activité économique. C'est ce volet qui explique pour une très grande partie l'actuelle morosité des marchés.

La relance ne pourra passer par la logique habituelle de la dépense publique pour booster l'activité. Non seulement, ce n'est pas le cas, mais des territoires à forte tradition sociale voient une forte progression de leurs dépenses de solidarité quand les recettes de l'activité fondent comme neige au soleil. Si, dans le même temps, les dépenses improductives de la dette explosent, le "déséquilibre habituel" n'est plus tenable.

C'est cette tendance qui naît actuellement ; d'où l'inquiétude des professionnels.

Il serait temps que des explications sérieuses soient données. Le volcan est manifestement éveillé …

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