Denis Bonzy

Le « discours de Grenoble » et les polémiques surprenantes

Il y a des "dates anniversaires" qui gagneraient à être "célébrées" avec davantage de discrétion. C'est le cas des émeutes urbaines de Grenoble datant de juillet 2010. 12 mois plus tard, les polémiques reprennent sur le "discours de Grenoble". Ce sont des polémiques qui en disent long sur les conditions de "vie" du débat politique français.

1) Où sont les chiffres ?


Lorsqu'il s'agit de comparer dans le temps une situation, le premier repère devrait être la publication de chiffres fiables, sérieux, solides, détaillés. Là tous les acteurs du débat parlent sans donner le moindre chiffre, illustration caricaturale de la disparition de la statistique publique dans le débat politique français. Tout peut être dit puisqu'il n'y a même plus la frontière de la "raison des chiffres".Violences urbaines

2) Quel intérêt à vanter l'échec ? Le 1er adjoint au Maire de Grenoble stigmatise l'échec d'une politique de Sarkozy. Mais ce faisant, il parle d'abord de l'échec d'une ville qui de Capitale de la Montagne ou de la Recherche est passée au "statut" de Capitale des … émeutes urbaines. Si 12 mois plus tard, il y a échec c'est que la place du podium serait toujours occupée par la Ville gérée par le PS depuis … 1995. La politisation du dossier, faute de chiffres précis de surcroît, revient à conclure à l'échec même si l'intérêt de la Ville serait de conclure à l'amélioration pour revaloriser son image de marque à l'externe du moins. Etonnant !

3) Quelles conséquences à terme ? La semaine dernière, la Ville de Grenoble, avec l'aide financière de collectivités publiques locales, achetait 122 000 € le statut de ville étape du Tour de France pour "changer d'image". 7 jours plus tard, le travail est à refaire dans un contexte encore plus délicat qu'en 2010 car depuis les échecs notoires sont plus nombreux dont la faillite du GF 38.  

C'est surprenant que pendant 12 mois aucun observatoire intercommunal sérieux n'ait été constitué pour que des données publiques fiables permettent de servir de socle à une appréciation technique sérieuse.

Cette course à l'échec semble ravir les permanents de la politique. Les contribuables et les citoyens aimeraient sortir de cet obscurantisme organisé pour savoir ce qu'il en est  exactement. La Ville et l'agglomération sont-elles plus sûres actuellement qu'en 2010 ? Si oui, à quoi cela est dû ? Si la réponse est négative, quelles mesures sont prises pour corriger et quand seront-elles appliquées ?

Faute de tels actes concrets, ces débats sur un sujet aussi grave paraissent bien futiles et inutiles.

 

Commentaires

Laisser un commentaire