Denis Bonzy

GF 38 : la privatisation du seul stade des Alpes est-elle vouée à l’échec ?

Il y eut hier le feuilleton du "repreneur" du GF 38 mais en vain. Et s'il y avait désormais le feuilleton de la privatisation du stade des Alpes mais en vain aussi ? En effet tout particulièrement en période de crise économique durable, quel investisseur privé peut chercher à acheter des … pertes ?

La privatisation suppose pour l'investisseur privé un retour sur investissement. La discussion porte alors sur le nombre d'années pour calculer ce retour sur investissement. En l'espèce, il est proposé de racheter des pertes sans actif donnant de la visibilité. Quelle peut être la "valeur d'achat" d'un million d'euros de pertes par an pour un équipement qui n'a plus d'actif réel ?Stade des Alpes finances juillet 2011

La vocation principale du stade a disparu : le football. Il n'y a pas de "sports relais" : le rugby a son stade et les autres sports n'ont pas vocation à occuper le stade des Alpes. Bien davantage, le marché voisin est occupé et très concurrencé : Lyon, Evian-Thonon.

Il ne reste donc que le créneau de spectacles ponctuels. Grenoble peut éventuellement, sur une structure de plein air, accueillir 3 spectacles grand public par an. Mais la marge éventuelle sur trois spectacles de ce type peut-elle supporter les charges de maintenance d'un équipement inoccupé de ce type le reste du temps ? Il y a matière à très sérieusement en douter. Ce qui est sûr, c'est qu'il n'y a aucun exemple de ce type en France.

Par conséquent, il semble bien qu'il y ait alors deux autres perspectives :

– soit la privatisation du stade des Alpes n'est que le premier "actif" ayant vocation à être complété notamment par des équipements couverts (Patinoire, Alpexpo …) pour disposer d'une gamme complémentaire d'équipements à vocation d'animations générant des ressources récurrentes sécurisées,

– soit la privatisation du stade des Alpes peut s'accompagner d'investissements dans d'autres domaines que la seule "animation sportive". C'était d'ailleurs probablement l'esprit du projet d'intervention du groupe Al Hammad and Brothers Holding au moment de la discussion sur le GF 38. Mais le droit français est très restrictif en la matière car il n'y a pas matière à s'émanciper de règles strictes d'appels ultérieurs à concurrences pour des projets d'ampleurs.

Par conséquent, objectivement, il parait très peu probable que la privatisation du stade des Alpes puisse aboutir.

La majorité politique de la Métro va probablement bientôt rompre son mutisme bien inquiétant. La lettre d'une Association locale de contribuables posant d'excellentes questions devrait y contribuer (lettre de M. Ninet / voir billet du 20/07/11 ci-dessous). A cette occasion, il serait rassurant que les représentants de cette majorité évoquent leur "plan B" si la privatisation se soldait en avril 2012 par un échec comme hier la reprise du GF 38 ?

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