Pendant des décennies, tout paraissait possible dans l’agglomération grenobloise. Houille blanche, Olympisme, Prix Nobel, atome, synchrotron, lycée international, musées, referendum avant l’heure … : l’innovation était chez elle à Grenoble.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
A Chicago, le dispositif «give a minute» permet de consulter les habitants en permanence grâce à des installations interactives dans des espaces publics. Ici, l’année 2011 est le 20 ème anniversaire d’un chômage civique en dehors des élections classiques.
A Toronto, le bixi est un système de vélos en libre-service avec des stations modulables qui se démontent en 30 minutes et qui fonctionnent à l’énergie solaire. Ici, la voiture est quasi-interdite en centre-agglo. Les transports collectifs sont vivement recommandés mais pas sûrs et les vélos doivent zigzaguer pour faire leur place.
A San Francisco, le smart traveler prévoit le trafic dans un délai de 20 minutes sur un mode entièrement personnalisé. Ici, un accident de voiture paralyse toute l’agglomération aux heures de pointe pendant plus d’une heure dans le « meilleur » des cas.
A Boston, le module « street bump » permet de repérer les dépressions dans la chaussée et accélère d’autant les interventions pour garantir la qualité permanente de la chaussée. Ici, les travaux durent et les trous dans la chaussée battent des records en nombre comme en … profondeur.
A Amsterdam, le vélo représente plus de 55 % du mode des déplacements dans la ville et bientôt des stations de gonflage pour les vélos seront intégrées dans les trottoirs. Ici, les vélos cherchent leur espace et aucun réseau cohérent en site propre dans le péri-urbain n’a été aménagé ne serait-ce que pour relier des services publics importants comme les établissements scolaires.
A Stockholm, un radar innovant a été mis en place. Il inscrit automatiquement à une loterie ceux qui respectent les limitations de vitesse. Ici, tout est pénalités même 5 petites minutes de dépassement pour un stationnement déjà très cher.
…
Les innovations ne font plus partie du quotidien. Elles ont quitté le naturel de l’agglomération grenobloise.
Cette agglomération et ses Communes ressemblent de plus en plus à toutes les autres, voire même trop souvent aux pires des autres : insécurité, pollutions, absence de propreté, manque d’accessibilité , enclavement …
Hier, le meilleur paraissait promis. Aujourd’hui, le pire semble contagieux.
La majorité politique locale détentrice de tous les pouvoirs depuis plus de 15 ans est toujours satisfaite. L’opposition est toujours désunie. La première se congratule au moindre évènement. La seconde se divise à la moindre occasion.
Est-ce l’avenir de l’agglomération grenobloise ?
Est-il encore possible que l’agglomération grenobloise se réconcilie avec son plus noble passé parce que seul ce passé est porteur d’avenir par le tempérament qu’il incarnait. L’une des dates fondatrices de ce tempérament fut le 21 juillet 1788. A Vizille, en liaison avec le peuple, des représentants adoptent alors un arrêté qui s’oppose au pouvoir royal et qui propose des idées nouvelles. Ils posaient le socle de la Révolution, un an avant la « date officielle ».
Que reste-t-il de « l’esprit du 21 juillet » ? Comment comprendre et interpréter ce « déclassement » ? C’est le sujet majeur en cette période de difficiles échecs à l’exemple du billet d’hier sur le GF 38 qui a battu des records de fréquentation.
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