Denis Bonzy

Grenoble agglo : pas de véritable alternative à l’automobile dans le plan sur le coeur agglo

Le « débat » sur le coeur de l’agglomération, projet toujours repoussé dans son contenu concret, montre, si besoin était, le déclassement de l’agglomération grenobloise ces dernières années face à des choix majeurs pour la qualité de la vie.

C’est le cas tout particulièrement en matière de choix de modes de déplacements. Sur les 10 dernières années, aucun programme volontaire cohérent n’a été conduit pour présenter une alternative sérieuse à l’automobile.

Bien davantage, l’insécurité pénalise désormais gravement le développement des transports en commun.

Il est une mesure qui a été considérablement négligée : les pistes cyclables en sites propres. Le sous-équipement en la matière est consternant. Aucun maillage des réseaux avec le péri-urbain n’a été aménagé. Des équipements publics majeurs comme des collèges, parfois idéalement situés pour bénéficier d’un accès cyclable en site propre donc entièrement sécurisé, n’ont fait l’objet d’aucune politique volontaire en la matière.

C’est un retard considérable qui a été pris ces dernières années.

Comparativement à d’autres agglomérations comparables, c’est un décrochage absolu. Quand on voit les initiatives dans des villes étrangères, le « réseau » de l’agglomération grenobloise date d’un ancien siècle. A Amsterdam, le vélo représente plus de 55 % du mode des déplacements et bientôt des stations de gonflage seront intégrées dans les trottoirs. A Toronto, le BIXI est un système fonctionnant à l’énergie solaire qui a boosté de façon exemplaire l’utilisation des vélos tout particulièrement auprès des jeunes générations et des étudiants….

Le liste des initiatives en la matière est longue.

C’est un échec majeur que de ne pas avoir offert une véritable alternative à l’automobile. L’agglomération a subi un immobilisme absolu au niveau de ses équipements structurants depuis 1995. Elle a perdu en qualité de vie avec la montée considérable de l’insécurité mais aussi avec une incapacité à organiser des espaces de « respiration » entre ses bassins de vie. Le développement accéléré de l’urbanisation actuelle dans le péri-urbain s’opère sans cohérence de respect de zones aérées. C’est une période qui sera probablement très sévèrement jugée dans quelques décennies si les actuels partis pris sont conservés.

Commentaires

Laisser un commentaire