Dès le 15 juin, nous évoquions l'hypothèse de 4 listes (voir billet ci-dessous à la date du 15/06/11) qui a été confirmée ce jour par le DL avec l'entrée en compétition de Daniel Vitte. Il est de "bon ton" de critiquer cette diversité. Ce "bon ton" est-il justifié ?
4 éléments méritent une attention privilégiée :
1) La société dans son ensemble est de plus en plus diversifiée. Pourquoi la représentation politique échapperait-elle à cette diversité ? Dès l'instant que cette diversité repose sur des choix de fond différents, elle devient naturelle et saine. Elle ne doit donc pas être diabolisée. Elle n'est d'ailleurs pas nécessairement la salle d'attente pour la défaite si les conditions de reports demeurent possibles pour un second tour de rassemblement une fois passé le filtre de la sélection par la compétition ouverte.
2) La diversité n'est donc pas un "mal en soi" si elle correspond à de réelles approches différentes. Ce qui est regrettable, c'est lorsque la diversité repose sur de "fausses divisions" pour tenter de masquer de simples ambitions personnelles ou, pire encore, lorsqu'elle n'est que le masque de tactiques ponctuelles comme ce fut si souvent le cas par exemple en 2008 ou en 2011 avec des candidats se déclarant "sans étiquette" alors qu'ils étaient officiellement adhérents d'une formation politique. Ce dernier enjeu est alors d'abord celui d'une formation politique qui invite, qui tolère ou qui cautionne qu'une tromperie puisse être organisée devant les électeurs ; ce qui augure mal du reste de l'honnêteté de l'engagement.
3) Lors du prochain réel rendez-vous politique (2014), il est très probable que cette diversité sera maintenue, voire même amplifiée.Chacun perçoit bien dès à présent que des formations politiques en manque généralisé de crédit peinent à contenir d'autres sensibilités notamment de la société civile. Car cette diversité cache non seulement le déficit de programmes attractifs mais aussi le déficit de leadership.
4) C'est donc bien plus généralement une logique nouvelle qui est attribuée au premier tour d'une élection. Hier, le premier tour était l'étape vers la victoire avec la volonté d'atteindre le niveau le plus élevé pour créer une dynamique de victoire. Maintenant le premier tour est l'étape de simple qualification pour la "finale". Mais la "finale", avec la progressive atténuation des oppositions fondamentales, risque de devenir de plus en plus ouverte puisqu'elle dépendra de la capacité à unir et non plus seulement à consolider l'écart déjà creusé.
En réalité, derrière les apparences, cette réalité montre que la vie politique française évolue. Elle évolue d'ailleurs de façon bien plus profonde que certains commentaires qui critiquent de façon systématique le fonctionnement des institutions publiques. Une catégorie de "primaires" généralisées voit le jour dans la réalité des faits avec le mérite que la sélection soit opérée par un nombre d'électeurs le plus large possible.
Sous ces aspects, cette diversité peut bien constituer un indiscutable progrès. Quant aux Sénatoriales dans l'Isère, il est même parfois question désormais d'une … cinquième liste. Reste à déterminer où se situe le "trop de diversité" ?
Laisser un commentaire