De nombreux commentaires sur les législatives 2012 me surprennent actuellement tant ils me paraissent décalés par rapport à des tendances inscrites dans les chiffres.
Sur le plan national, dans le cadre de la présidentielle, il y a actuellement 3 sensibilités qui oscillent entre 20 et 24 % donc à même de participer à la finale du 2ème tour : FN, UMP, PS. Dans ces eaux non sécurisées, la "diversité" face à l'UMP ou face au PS sera un choix très lourd. Au second plan de cette réalité figurent des possibilités mais encore lointaines que seraient la poussée des Verts pour rejoindre le peloton de tête ou, dans le même esprit, le rebond du centre s'il mettait fin à son actuel éclatement de candidats.
Les législatives dans la foulée de la présidentielle seront fortement impactées par ce résultat de mai 2012. Mais, si le FN se stabilise à plus de 20 % dans un cadre apaisé donc durable, c'est l'assurance d'un nombre considérable de triangulaires lors du second tour des législatives. Un nombre tel que l'idée d'une cohabitation n'est pas à exclure (NS à l'Elysée et les PS-Verts majoritaires à l'Assemblée). L'affaire DSK change totalement la donne de la présidentielle qui restera une élection dans un contexte de crise donc avec une exigence forte de présidentialité. Or, c'est la qualité qui fait défaut à bon nombre de candidats du PS en dehors de l'image entretenue par DSK jusqu'à la crise que chacun connaît.
L'Isère n'échappera pas à ce cadre général là. Lors des cantonales de mars 2011, l'UMP est passée dans l'agglomération grenobloise en quatrième position des partis politiques : PS, Verts, FN, UMP ; d'où l'absence de candidats UMP au second tour dans tous les cantons de la Métro.
Si les radicaux se comptent au premier tour de la présidentielle, pourquoi ne le feraient-ils pas lors des législatives ? Dans ce cas, l'UMP n'a plus les "réserves" pour éviter la troisième ou la quatrième place. Il y a également un volet pas assez évoqué : le financement public alloué aux votes obtenus lors de ce scrutin qui pousse à la "diversité". Qu'en sera-t-il de candidats RS, Modem … qui ne peuvent qu'être présents si ces partis veulent bénéficier de financements publics dans la durée donc s'inscrire dans le paysage de la nouvelle mandature ?
Par conséquent, nous allons vers un scrutin très éclaté. Les Sénatoriales de septembre 2011 en Isère ne sont qu'une étape supplémentaire de cet éclatement porté par les tendances lourdes des dernières années. Un éclatement qui serait probablement connu de façon analogue par le PS s'il était dans une situation identique à l'UMP-38 sans "forteresse" de collectivités locales donc avec un grand déficit de leadership local.
Le véritable rendez-vous est celui de 2014. Il commence à se préparer avec sérieux. Les mentalités à droite ont beaucoup bougé ces derniers mois. Les législatives de 2012 en Isère devraient être la dernière étape d'une balkanisation des forces de droite face à des militants et des électeurs qui n'accepteront plus après une telle désorganisation quasi-suicidaire. Mais la réforme, qui était nécessaire, des collectivités locales pour 2014 va vite ensuite, à compter de l'été 2012, ramener chacun à davantage de réalisme.
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