Denis Bonzy

Grenoble : 12 mois plus tard : quelle situation ?

Il y a un an, l’image de marque de la Capitale du Dauphiné basculait. Le vendredi 9 avril 2010, elle s’installait à la une des violences urbaines.


Jusqu’alors, à l’extérieur de Grenoble, l’opinion imaginait cette Cité comme une « ville à la montagne », ce qui est partiellement faux et en avril 2010, d’un coup, l’opinion imaginait Grenoble comme la caricature des violences urbaines, ce qui est également faux.

Ce qui est sûr, c’est que ce vendredi 9 avril se déroulait Place Grenette un évènement hors de l’imagination.

L’insécurité en ville a-t-elle changé depuis ? Non.

Le climat global d’insécurité dans l’agglomération grenobloise s’est installé dans des conditions intolérables.

1) Personne ne connaît la réalité quantitative : la presse officielle fait état d’actes mais il suffit d’écouter des conversations pour constater une multiplication permanente des actes graves de violences et d’incivilités. Mais aucune statistique officielle n’est publiée ; ce qui, dans une démocratie, est une situation bien particulière. Sur un sujet majeur de cette importance, l’indicateur est cassé ou caché ! 

2) Faute de connaître une réalité quantitative sérieuse, il faut donc s’en tenir aux appréciations : le sentiment d’insécurité a encore progressé. C’est la conjonction de deux défaillances : l’Etat et les collectivités locales.

L’Etat n’exerce plus ses compétences majeures mais se perd dans les détails qui ennuient à Grenoble comme ailleurs. La sécurité est la première des libertés. Les uniformes devraient être dans tous les lieux publics aux heures où la délinquance prospère dont la nuit.

Les collectivités locales devraient appliquer des mesures rigoureuses dont le développement de la vidéo protection. Elles se perdent dans des conjectures totalement subalternes et déconnectées de la réalité des villes étrangères qui ne sont pas des lieux liberticides et où il fait bon vivre sous l’oeil de caméras mais pas sous les coups de délinquants jamais identifiés donc jamais sanctionnés.

Cette situation a beaucoup pesé dans les votes de mars 2011. Elle pèsera encore davantage lors des prochains scrutins quand la participation sera encore plus forte. L’insécurité s’est invitée dans le débat public grenoblois et elle va en changer la donne durablement.

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