Denis Bonzy

2012, crise et leadership

Les élections de 2012 seront des élections de crise. L'exigence de tempérament d'homme d'Etat va s'imposer plus que jamais et sera le probable filtre pour la sélection finale.

L'opinion rêve d'un retour à l'optimisme. Mais, dans l'attente, elle choisit d'abord des capitaines capables de conduire le bateau au port.

Il est intéressant de constater actuellement les tentatives de captation d'héritage des candidats républicains à l'occasion du 100 ème anniversaire de la naissance de Reagan. Que mettent-ils en avant ? C'est une allégorie virile et sportive rétablissant la confiance dans un système politique décrédibilisé par les hésitations alors généralisées de Carter.

A l'opposé du climat des "tous pareils", Reagan a montré que les idées et les votes avaient un sens et surtout des conséquences.

En temps de crise, c'est le leadership qui fait la différence.

Il y a actuellement trois candidats qui offrent un tel leadership. Sarkozy indiscutablement. L'opinion considère qu'il a l'énergie pour les tempêtes même si son style l'insupporte souvent au plus haut point. Strauss Kahn qui est perçu comme le social moderne capable d'offrir une alternative sécurisée sans saut dans l'inconnu. Villepin qui rend un visage à l'international sur des critères plus classiques de fierté nationale mais qui doit conforter sa valeur ajoutée sur les sujets domestiques.DV 15

Aubry incarne la vieille gauche, celle que le dogmatisme écarte de la modernité. Royal, contrairement à son intelligence, est scotchée par un côté pittoresque qui la déprésidentialise désormais. Hollande est un potentiel manifeste mais l'opinion ne sait pas encore précisément de quoi. Quant aux autres candidats, ils s'éloignent de la gouvernance pour incarner la colère (le Pen, Mélenchon) ou le clic arrière sans illusion (les écolos). Quant à Bayrou, il va devoir choisir le seul centre qui existe, c'est à dire soit le centre droit soit le centre gauche et, de facto, redeviendra l'allié et non pas le vainqueur.

La crise va induire une exigence très forte de leadership. Les actuelles enquêtes sur les "suivis de votes" n'intègrent pas cette donnée. Plus la perception de la crise sera forte, plus ce filtre sera rigoureux.

Pour le moment, l'opinion est encore dans les mirages des offres alors qu'elle en attend des miracles dans la dernière ligne droite. La nuance est forte.

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