Denis Bonzy

Annecy 2018 : de la neige à … la patate chaude

L’actuelle gestion de la candidature d’Annecy 2018 montre, si besoin était, le micro-climat qui règne actuellement en France.

1) Pour les autres pays à l’exemple de Munich notamment, une telle compétition internationale est une fête. En France, la démobilisation règne face à de tels évènements.

2) Pour bon nombre d’autres pays, ces défis sont aussi un volant de grands travaux publics qui seront pourvoyeurs d’emplois et une vitrine pour le commerce extérieur. En France, c’est tout juste si l’état d’esprit n’est pas au « c’est au-dessus de nos moyens ».

3) Pour défendre les couleurs qui ne sont pas seulement celles d’une ville, d’ordinaire, tous les talents se mobilisent. Là, pour Annecy 2018, la mobilisation est d’abord dans le camp des refus : trop provincial, trop risqué, trop tard …

L’ambiance n’est manifestement plus à la France qui ose et qui gagne. Comment le serait-elle puisque l’ambiance n’est même plus à la France qui participe. Le pays est passé de la neige … à la patate chaude que personne ne veut garder.

Etonnant, triste mais instructif.

Commentaires

Une réponse à « Annecy 2018 : de la neige à … la patate chaude »

  1. Avatar de Kévin BERNARDI

    Très bonne analyse de la situation actuelle.
    Depuis la défaite de « Paris 2012 » en Juillet 2005, la France n’a manifestement plus « l’ambition » d’accueillir les Jeux Olympiques, qui sont pourtant pourvoyeur de créations d’emplois (BTP / Tourisme) mais aussi de retombées économiques non-négligeables. Pour Paris, les retombées auraient été de 6 milliards d’euros entre 2005 et 2012 et 6 milliards entre 2012 et 2017.
    Alors oui, l’organisation des Jeux d’hiver est sans doute plus risquée, mais le projet annécien s’inscrit dans un souci de développement durable, tant en matière de préservation de l’environnement de montagne qu’en terme de réutilisation matérielle des sites, afin de ne pas revivre le phénomène des « éléphants blancs » d’Athènes 2004 où seuls 30% des sites ont trouvé une « seconde jeunesse ».
    L’organisation des Jeux Olympiques peut permettre la construction et la mise en service d’infrastructures sportives modulables de qualité.
    Par exemple, pour « Paris 2012 », le dossier technique prévoyait la construction d’un super dôme de 20 000 places pour les compétitions de gymnastique artistique et rythmique. Après les JO, cette salle serait devenu une véritable « Arena » multifonctionnelle, en complément du vieillissant Palais Omnisports de Paris Berçy. Aujourd’hui, la France n’est plus en mesure d’organiser de grandes manifestations indoor, faute d’infrastructures de grande capacité de type Arena. Pour l’heure, seule la ville de Montpellier possède une telle enceinte d’une capacité de 9 000 à 14 000 places. Outre les manifestations sportives, ces salles permettent l’accueil de concerts de standing national et international (Shakira a fait salle comble à Montpellier en fin d’année 2010, les Enfoirés se produiront fin Janvier et ont vendus près de 70 000 places en moins de 3h).
    Autre exemple pour revenir à « Paris 2012 » : la construction d’un centre aquatique olympique à Aubervilliers. Depuis la défaite de Paris, le projet est à l’abandon alors que la France, est l’une des meilleures nations en matière de natation, ces dernières années, en témoigne le palmarès de Laure Manaudou entre 2004 et 2008 mais aussi celui de l’équipe de France de natation, qui a remporté une vingtaine de médailles lors des Chpts d’Europe de Budapest en Août 2010.
    La France doit se saisir de ce type de candidature, pour, comme vous le dites, engager de grands travaux, qui au delà de l’aspect sportif, sont bénéfiques pour tous : routes, hôtels, restaurants, logements…
    Malgré tout, le dossier d’Annecy 2018 n’est pas condamné. Des favoris ont par le passé perdu l’organisation (Paris mais aussi PyeongChang de nouveau candidate après ses défaites en 2010 face à Vancouver et en 2014 face à Sotchi).
    L’image de la France s’en retrouve indéniablement ternie mais il reste 6 mois pour relever la tête et faire gagner la France « sportive », une France qui gagne !

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