La polémique publique entre le Recteur et les élus régionaux n'est qu'une facette d'un dossier sectorisé qui traîne depuis septembre 2010 déjà. L'agglomération grenobloise a peu et / ou mal géré ces dernières années la question de l'aménagement de son espace.
Dès 1998, un cahier technique de l'AURG intitulé "les déséquilibres en marche" avait listé les arbitrages majeurs dont l'actualisation de la carte des lycées inadaptée aux évolutions démographiques.
Ces dernières années, les déséquilibres ont changé de rythme.
Les voies de circulation sont saturées. Les géographies péri-urbaines n'ont pas été structurées en bassins de vie. Les etablissements médicalisés pour personnes âgées dépendantes sont insuffisants de façon dramatique. L'espace n'a pas été aménagé. C'est un déménagement généralisé de populations à la recherche d'équipements.
Comment comprendre cette réalité ? C'est le résultat de nombreux facteurs. Tout d'abord, à quelques exceptions près, un appauvrissement du recrutement politique est intervenu. Il suffit de comparer les cursus sur les 30 dernières années. Ensuite, la professionnalisation des élus a frappé avec comme conséquence directe la préoccupation de la seule prochaine réélection. Enfin, la paupérisation des lieux de débats : ce volet couvre la diminution considérable des supports d'informations comme l'évolution de leur contenu vers le people éphémère à la place des débats d'idées.
Ce sont là les principaux facteurs parmi beaucoup d'autres. Des équilibres politiques ont également compté dont la place des Verts qui a été excessive sur deux mandats dans des arbitrages liés à des voies de communication. Des déséquilibres politiques ont impacté à l'exemple d'une absence d'opposition capable d'incarner l'alternance ; ce qui a altéré l'émulation utile.
Ce qui est sûr, c'est que l'agglomération grenobloise est au devant d'un réveil douloureux. Quand interviendra-t-il ? Difficile à dire tant les questions de fond sont éludées. La décision négative sur la candidature de Grenoble pour les JO 2018 a été une caricature du diagnostic non livré et de la chance pas assez défendue de façon unanime. Le diagnostic non livré parce que l'examen des équipements à faire rendait cette candidature très chère. Mais ces aménagements peuvent-ils encore être reportés ? Probablement pas. La situation 2009 était assez comparable à celle de 1966-67. Un bond brutal mais nécessaire pour remettre à niveau. Dans l'attente de cette prise de conscience et de cet effort, bon nombre de problèmes comme Mounier vont apparaître et créer des craquements.
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