En 1986, avec l’affaire dite du Carrefour du Développement, la vie politique française ouvrait sa séquence sur les financements politiques. 25 ans plus tard, l’affaire Karachi montre que rien n’est sérieusement réglé.
Trois raisons expliquent cette situation :
1) la culture du bouc-émissaire : la vie publique française ne fonctionne pas sur la logique du traitement sérieux d’un dossier mais sur la méthode de l’exemple. Une infraction relevée est supposée régler tout le dossier. Quelle hypocrisie !
2) l’inversion de la pyramide des responsabilités : d’ordinaire, c’est « aux chefs » de montrer l’exemple. Là, être chef c’est le bouclier pour l’irresponsabilité.
3) la culture du mensonge : la vie politique française est très douce avec le mensonge. Les citoyens ont même acquis une forme de résignation progressive comme si mensonge et politique ne faisaient qu’un. L’exemple le plus caricatural est la réputation des programmes électoraux : des promesses en poussières dès l’élection acquise.
Dans ce contexte, comment s’étonner que les financements électoraux n’aient pas connu de règlement sérieux ?
La question véritable est plutôt : quel dossier important pour moderniser la vie démocratique a connu un règlement sérieux ces 30 dernières années ? Le pluralisme de l’information locale ? Les moyens d’expertise des parlementaires ? La place de l’opposition dans les collectivités décentralisées ? …
C’est le statu quo permanent sitôt retombée la fièvre des formules sous les caméras.
Dans de nombreux domaines, le véritable changement, ce n’est pas tant modifier ce qui existe que d’abord faire ce qui n’a jamais été fait.
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