Aux Etats-Unis, Sarah Palin a lancé la mode des "mamans Grizzly". Hier, Jean Luc Mélenchon compare les socialistes à des … phoques. Avant hier, Fillon comparait Dominique de Villepin à son setter irlandais. A quoi tient cette nouvelle mode du langage animalier ?
Tout d'abord, il importe d'observer que les médias opèrent un tri sélectif très discriminatoire en matière d'insultes. Dans la même semaine, une campagne de presse est organisée contre Dominique de Villepin qui a utilisé le mot "problème" au sujet du Chef de l'Etat tandis que François Fillon peut le comparer à un … chien sans que cela ne pose le moindre problème.
Non seulement, Fillon compare Villepin à son chien Paddy, setter irlandais, mais il ajoute "il est grand. Il est beau. Mais il est complètement fou car il fait des trous partout". Cette allusion à un "chien fou" n'est pas présentée comme une insulte …
Ensuite, dans ce tri sélectif entre ce qui mérite l'opprobre et ce qui reste du domaine du possible, les médias organisent de facto l'enchère au toujours pire. Le discours de Jean Luc Mélenchon prononcé hier devrait être diffusé dans son intégralité à tous les donneurs de leçons par exemple sur le populisme du Tea Party aux Etats-Unis.
Enfin, sur le fond, il y a progressivement le sentiment que la crise renvoie l'individu à un état plus sauvage de survie. 60 millions de Robinson Crusoë luttent dans un univers hostile pour voir le jour d'après. C'est ce climat qui est actuellement en cours d'installation. Les circonstances sont violentes. L'individu fait appel à son instinct de survie pour trouver les façons de s'en sortir.
C'est décidément un drôle de climat traduit par un drôle de langage.
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