Denis Bonzy

Christian Bec : circuler à Grenoble : 14 minutes ou … 90 minutes

Précision préalable de Denis Bonzy : Christian Bec, candidat UMP dans la 5ème circonscription de l'Isère et ardent défenseur de Nicolas Sarkozy comme l'ensemble des candidats de l'équipe à laquelle il appartient, s'exprime sur ce blog dans un cadre de totale liberté d'expression qui ne peut l'associer aux choix nationaux indépendants et différents qui peuvent être les miens par ailleurs.

En période de crise tout particulièrement, notre pays et nos collectivités locales doivent pouvoir compter sur le rassemblement. Christian Bec soutient l'action de Nicolas Sarkozy de façon la plus loyale et déterminée. C'est son droit le plus naturel.


Il est bon qu'un blog puisse, dans la tolérance et sans insulte, être le lieu de débats de fond à la différence des manoeuvres bien lamentables qui ont été initiées par des commentaires sur un blog grenoblois qui semble vouloir vivre l'audience par la place aux insultes lancées dans un cadre bien entendu … anonyme.

Si les auteurs en question ont la volonté de passer à leur tour aux débats de fond, ce blog leur sera ouvert.

Cette précision effectuée, Christian Bec intervient sur le sujet de la circulation dans la Capitale du Dauphiné :

"Hier soir, j’ai personnellement effectué le déplacement entre Saint Egrève et le centre ville de Grenoble pour me rendre aux Archives Départementales du Conseil Général de l’Isère, situé 24 rue Auguste Prudhomme.

Plus d’une heure et trente minutes ont été nécessaires pour réaliser ce simple déplacement. Le logiciel Mappy indique une distance de 9 kms pour une durée de 14 minutes. Avant de vous faire part de mes observations sur ce sujet, je souhaite évoquer la qualité de l’évènement qui fut à l’origine de ce déplacement.

J’ai assisté à la diffusion du film documentaire « L’affaire Rattaire, l’honneur d’une famille » tiré de l’ouvrage remarquable de Philippe Langénieux-Villard. Ce document nous plonge dans la France des années 20 et le scandale d’un village du Dauphiné. L’ouvrage de Philippe est saisissant par la qualité et la précision de l’écriture. Beck Christian

Ce récit chronologique est habilement construit à partir de recherches et de témoignages. Le sens prononcé du détail, de l’anecdote et la justesse du style et du ton nous laissent facilement imaginer et vivre les scènes terribles de la première Guerre Mondiale et les valeurs patriotiques de la famille Rattaire. Un récit élégant, délicat, tout en finesse et rempli de nuances.

Le 23 mars dernier, la commission d’enquête publique sur le projet de la rocade nord a rendu un avis défavorable au caractère d’utilité publique du projet. • Il faut tout d’abord souligner qu’un avis défavorable est très rare et que généralement soit l’avis est favorable soit il est favorable sous certaines réserves à prendre en compte dans la mise en œuvre opérationnelle du projet. • Le rapport ne condamne pas le principe de rocade, mais le tracé. En conclusion, le rapport souligne l’urgence à apporter une solution adaptée pour le trafic grenoblois. • Le Conseil général, maître d’ouvrage du projet, a fait preuve d’incompétence et d’absence de professionnalisme dans la réalisation du dossier technique. Cette défaillance est grave au regard des montants engagés dans les différentes études de faisabilité confiées aux architectes, bureaux d’études et bureaux de contrôles. On constate un manque de transparence, d’ambition et d’objectivité sur un projet d’envergure qui engage l’argent public et la qualité de vie des citoyens pour les décennies à venir. • Cette décision est confortable pour le pouvoir en place puisqu’elle rend de fait la situation moins conflictuelle entre les socialistes et les écologistes au niveau de Grenoble et du département. On peut même avancer que cette situation est commode pour le Président du Conseil Général qui n’endosse plus directement l’arrêt du projet puisque la décision de la commission d’enquête ne lui appartient pas.

• Une étude réalisée par la société Ingerop/Arcadis sur l’impact de la rocade nord sur la qualité de l’air précisait les points suivants : La rocade nord permettrait de réduire chaque jour 8000 heures passées dans les embouteillages. Les émissions de gaz à effet de serre diminueraient au moins de 5% aux heures de pointe de la circulation et de 3,2 % à 3,6 % sur toute la journée. Après la mise en service de la rocade nord, 37% de la population de l’agglomération subirait moins de pollution atmosphérique due à l’automobile. • Au moment de l’enquête publique confiée à une autorité indépendante (du 19 octobre au 1 décembre 2009) les élus sont majoritairement favorables à la rocade nord (55 élus sur 58 au conseil général et 59 élus sur 68 à la métro).

• Je rappelle également que lors de la consultation organisée par le Conseil Général de l’Isère durant l’été 2007 concernant 261 communes sur les 533 du département, 83% des personnes interrogées (soit 169 880) estiment indispensable ou utile la réalisation de la rocade nord pour réduire les bouchons et diminuer le trafic urbain.

• Pour être complet, il est utile de préciser que l’UMP a toujours soutenu l’hypothèse d’autres tracés possibles que celui Saint Martin le Vinoux /La Tronche. Je fais notamment allusion au projet de monsieur Cognet qui propose la réalisation d’un grand contournement nord par une série de tunnels à grands gabarits sous le massif de la Chartreuse et Viaducs entre Meylan et Saint Egrève. Les difficultés de déplacement engendrent des répercussions négatives sur l’économie, le tourisme et l’emploi. L’incapacité à proposer un niveau de circulation acceptable dans Grenoble et les différents couloirs alpins grenoblois est un frein à l’organisation de grands évènement (ex : Jeux Olympiques). Le sujet sensible des transports implique une concertation avec les citoyens, les utilisateurs et les associations de quartier. Cette démarche permet à la fois de répondre aux attentes mais également mobiliser l’écoute par un mode de pédagogie adapté et peut être influencé les comportements en matière de transports. Des instances de réflexion visant à favoriser l'adhésion des citoyens à l'aménagement de la ville doivent être installées. L’alternative à proposer repose sur le juste équilibre entre le développement des réseaux des transports en commun et celui des voiries urbaines, sans oublier celui des circulations douces (vélo, marche). Une réflexion globale doit proposer des déplacements rapides, adaptés, sécurisés et permettant de diminuer les encombrements récurrents et le niveau de pollution souvent alarmant.

Il est bien entendu indispensable de proposer un contournement complet de Grenoble incitant les entreprises du secteur traditionnel (et pas seulement les technologies de pointe) à s’installer à Grenoble ou dans l’agglomération et de prendre en compte l’interconnexion entre les différents modes de transports notamment voiture et transports en commun. En parallèle, une proposition doit viser la politique du stationnement dans Grenoble. Elle doit être cohérente par rapport à l’ensemble des propositions. Sans être particulièrement incitative, elle doit faire preuve de bon sens et prendre en compte les difficultés de stationnement des résidents et faciliter l’accueil des entreprises et des touristes.

Christian Bec

 

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