La rapidité avec laquelle des conclusions ont été tirées sur les élections intermédiaires américaines a de quoi inquiéter.
Il y aurait une opinion mondialisée sur le plan économique, gastronomique, voire même culturel mais il n’y aurait pas de leçons à tirer en matière … politique.
La vague du 2 novembre est une vague de fond qui bien entendu va impacter directement la présidentielle 2012.
Elle va l’impacter sur au moins 4 domaines :
1) l’élection ne sera pas droite contre gauche mais nouveaux contre sortants : il sera très difficile pour les sortants de ne pas être sortis car l’opinion est avide de revanche face à ceux qui n’ont pas prévu la crise, qui ne sortent pas de la crise, qui ne sanctionnent pas les fauteurs de crise (banques) et … qui ne connaissent pas la crise.
2) Obama subit une déferlante avec un taux de satisfaction de plus de 45 % de bonnes opinions à titre personnel. Comment qualifier ce qui se prépare en France avec la cote d’insatisfaction qui frappe Nicolas Sarkozy ? A circonstances constantes, le réalisme c’est se demander comment tout simplement il pourra faire campagne sur le terrain ?
3) La campagne ne sera pas une affaire de programmes mais de tempéraments. Qui connaît la crise et qui a la volonté pour nous en sortir ? C’est le seul critère. Il est possible de céder à la facilité de toutes les caricatures mais, à l’écart des excès, le profil type du vainqueur du 2 novembre, c’est « la personne ordinaire » qui a eu la volonté de rester à l’écart des professionnels de la politique. Les médias ont fait de Christine O’Donnell une caricature à tous égards. Elle n’a jamais pu penser gagner tant sa circonscription dans le Delaware était ancrée démocrate. Mais elle était rugueuse donc plaisait aux médias. Tant d’autres candidates ont été élues avec des profils de qualité comme Kristi Noem qui, à 38 ans, fait son entrée au Congrès en battant un sortant démocrate.
4) Tous ceux qui ne veulent pas prendre le temps de tirer les conséquences concrètes du 2 novembre font à terme le jeu des extrêmes car à ne pas offrir une alternative responsable à l’actuel système ils précipitent dans les bras des extrêmes de droite comme de gauche.
A ne pas vouloir voir les ouragans chez les autres, l’opinion française prend un risque énorme au point qu’il commence à y avoir matière à s’interroger sur cette capacité si développée à ne pas vouloir regarder les réalités importantes en face : dette publique, financements politiques, chômage … comme si la fuite en avant était la grille de lecture permanente de la vie publique française ?
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