Il y a deux ans, à la même époque, les Etats-Unis d’Amérique connaissaient une fièvre particulière. La victoire de Barack Obama était déjà inscrite dans les faits. Parfois même, avec la réactivité qui leur est toute particulière, des permanences de McCain fermaient car les sondages avaient parlé.
Mais la veille d’un scrutin l’ambiance du terrain exprime une ambiance qui va bien au-delà des sondages. A Boston, cette veille de scrutin, la météo était belle. La température était douce. L’équipe d’Obama installée à la frontière du quartier chinois ne vendait même plus les outils de la campagne. Ils les mettaient de côté convaincus de leur côté « collector ». Dans cette permanence ponctuelle, plus de 300 volontaires s’affairaient pour mobiliser tous les votes sans la moindre exception car la victoire ne serait jamais trop belle.
Deux ans plus tard, beaucoup a changé.
Il y a de nombreuses études sur les scrutins, sur les conditions des votes. Sur le terrain, la veille d’un scrutin, l’ambiance est particulière. La première fois où j’ai découvert ce sentiment fut en 1983 lors d’une élection municipale à Grenoble. Alain Carignon avait effectué une campagne merveilleuse d’innovation, de courage et de rassemblement. Passant outre les réserves liées à mon jeune âge, il m’avait confié la direction de campagne qui avait mobilisé toute mon énergie. La veille du vote, la ville avait une témpérature particulière. Effectuant un dernier déplacement dans un quartier, des vitres de voitures étaient descendues pour témoigner un encouragement, un geste amical.
J’ai retrouvé cette ambiance en mars 1989 quand j’ai gagné un Canton communiste depuis la Libération. Un canton où, au départ, personne n’aurait misé un centime sur mon éventuelle victoire. Cette veille de vote, le printemps était déjà là. Les regards étaient chaleureux. Les mains se tendaient sans qu’il ne soit nécessaire de les chercher.
Ce début novembre 2008, à Boston, l’ambiance de victoire s’était déjà installée pour Obama. Les autocollants se multipliaient. Les commerces affichaient une pancarte pour appeler à voter. Les jeunes étaient fiers de porter des vêtements qui marquaient leur identité pro-Obama. Le souffle du nouvel espoir était né.
C’est ce souffle qui est toujours la clef des victoires. Cet esprit du nouveau matin levé grâce au suffrage universel qui veut ouvrir une page blanche pour redémarrer.
C’est triste pour Obama que deux ans plus tard, ce souffle soit retombé. Mais dès le lendemain, il va partir à la reconquête et manifester toutes ses qualités immenses.
2012 commence le … 3 novembre 2010.
Laisser un commentaire