Denis Bonzy

UMP 38 : le plus difficile est passé

Il est de bon ton actuellement de se moquer de l'UMP 38. Ceux qui contribuent à ce climat me semblent avoir un train de retard. Je le dis avec d'autant plus de sincérité que je suis extérieur à l'UMP 38. 5 tendances nouvelles sont nées et changent fondamentalement la donne pour 2014.

1) L'UMP 38 peut compter sur une nouvelle génération de qualité qui n'a connu que l'opposition et qui aspire donc à gouverner avec motivation. Thierry Kovacs, Julien Polat, Julien de Leiris, Christian Bec … sont aujourd'hui des leaders performants que l'opinion locale va apprendre à mieux connaître et à apprécier. Leur heure est venue.

2) Cette nouvelle génération va pouvoir compter sur un climat apaisé. Alain Carignon occupe des responsabilités nationales éminentes et plus 2012 va approcher plus il se consacrera à ses responsabilités de plus en plus dévoreuses de temps et d'énergie. Michel Savin a perdu sa bataille et il a perdu d'abord de son fait. Il a témoigné un sectarisme qui l'a disqualifié progressivement au fur et à mesure que le masque tombait. Prenons un exemple précis : les régionales de mars 2010. La logique politique voulait que Thierry Kovacs soit le leader départemental et que Julien Polat soit en place éligible. Si Savin avait défendu un schéma naturel de ce type, quel message d'unité et de respect du mérite il aurait témoigné. De même si Savin avait joué son rôle d'opposant dans l'agglo. Il veut surveiller les salles à manger des adhérents de l'UMP mais ne voit pas passer une délibération de 520 000 € à la Métro pour une campagne de pub guignolesque ! Avec de telles attitudes, Savin a perdu toute crédibilité pour les militants objectifs. A l'opposé, JC Peyrin est un tempérament modérateur. Sa victoire est inscrite dans les tendances dès que Richard Cazenave, Henri Baile, Mathieu Chamussy … le rejoignent, la messe est dite !

3) Au moment où la droite s'est remise en ordre de bataille, la gauche est divisée. La succession à la Métro a laissé des traces durables. Sur Grenoble, la succession éventuelle de Michel Destot a déjà ouvert les hostilités entre Safar, Noblecourt, Fioraso et Siebert. Siebert est le meilleur candidat pour la gauche compte tenu de la sociologie de la Ville. Mais les autres candidats potentiels ont l'air de ne pas l'entendre ainsi. Ces rivalités vont s'ajouter.

4) La législative de Grenoble – Meylan 2012 se présente désormais sous un jour entièrement nouveau avec la recomposition au sein de l'UMP 38. En 2008, la droite était terriblement divisée entre trois candidats. Aujourd'hui, l'un des trois (le Modem) a été digéré par la gauche et les deux autres ex-candidats s'entendent. Tout est donc différent et cette circonscription devrait donc retourner à son ancrage d'origine naturel. Si la droite gagne la présidentielle 2012, dans ce nouveau contexte politique, garder la 1ère circonscription à gauche relèvera de l'exploit quasi-impossible. Si la gauche gagne la présidentielle, il peut alors y avoir une marge d'espoir.

5) Cette victoire présidentielle de la gauche en 2012 ouvrirait probablement un schéma des années 80 tant la radicalisation des ultras à gauche repose sur des engagements impossibles à respecter et encore davantage en 2012 qu'en 1981. Par conséquent, les élections locales 2014 s'annonceraient comme le boomerang et la sanction politique comme le fut l'année 1983. Si la droite a gagné 2012 et très probablement la 1ère circonscription dans la foulée, il y aura donc une personnalité politique ayant retrouvé l'autorité politique et morale pour mettre en ordre de bataille efficace. Ce d'autant plus que le côté de "ville emblématique de la crise" mobilise désormais des personnalités nationales prêtes à relever le gant dans un climat politique différent.

En pleine mode de moqueries diverses sur l'UMP 38, pour toutes ces raisons et à l'opposé de cette mode, j'ai tendance à penser que les actuelles dynamiques plaident plutôt pour une alternance dans la Capitale du Dauphiné en 2014. C'est aussi un peu la malédiction du troisième mandat quand le temps n'est plus un allié mais un contradicteur.

Commentaires

Une réponse à « UMP 38 : le plus difficile est passé »

  1. Avatar de Jean-Marc Vignaud
    Jean-Marc Vignaud

    Voila une analyse qui ne manque pas d’intérêt, oui la relève est bien présente avec les jeunes.
    Ces jeunes sont motivés, compétents, bosseurs, inventifs, ils vont s’investir à fond pour regagner la confiance des adhérents et des soutiens de la DROITE en Isère.
    Dans le mot DROITE, je veux dire que toutes les sensibilités sont réunies.
    Pour aller à la bataille, il est clair que seule l’union de tous est le garant de la victoire.
    L’Isère du sud et celle du nord vont être bien couverte par des hommes et des femmes qui sauront mettre en place les stratégies nécessaires pour la reconquête des institutions dans notre département.
    Nous pouvons souligner la qualité du travail qu’ils ont mené sur le terrain, les dossiers qu’ils ont fait avancer et leur expérience dans bien de domaines.
    Il va falloir compter sur les parlementaires en place pour soutenir ceux qui vont assurer la relève tous ceux qui sont nommés dans votre billet et quelques autres aussi.
    Ils peuvent compter sur beaucoup de soutiens et nous les aiderons chacun à sa manière car ils ont notre entière confiance.

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