Je partage entièrement le billet de Denis Bonzy et remercie Claude qui annonce en commentaire vouloir voter pour ma liste.
Pour ma part, je regrette la démission de Michel Savin à quelques semaines des élections internes de l’UMP. Michel Savin avait la possibilité de se retirer «sans bruit » en décidant de ne pas se représenter comme Président. Il a fait un autre choix. Celui de ternir à nouveau l’image de l’UMP 38. Je respecte le choix de Michel Savin mais reste beaucoup plus réservé sur les motifs qui sont à l’origine de cette décision.
De manière générale, cette démission m’inspire les commentaires suivants :
1- Le rendez-vous manqué de Michel Savin. L’ambition méritoire de Michel Savin était de rassembler, mettre un terme aux querelles internes et construire un projet nouveau. Durant deux ans, rien ne se passe. A croire que son combat contre Alain Carignon en 2008 l'a complètement épuisé. Le rassemblement a fait place à une gouvernance clanique et autoritaire qui semble avoir démotivé la majorité des adhérents et militants et épuisé son équipe.
2- L’abstraction des talents et de la nouvelle génération. Il appartenait à Michel Savin de repérer des talents parmi les jeunes et de leur confier des responsabilités et des postes en adéquation avec leur profil en initiant un processus démocratique, intelligent et transparent. L’UMP 38 devait s’ouvrir à cette nouvelle génération. Les aînés devaient partager l’expérience acquise et les compétences dans un climat de confiance. Je souhaite revenir quelques instants sur l’éviction de Julien Polat lors des élections Régionales. Julien fait preuve d’une constance exceptionnelle dans son action et d’une ténacité remarquable pour défendre ses convictions. Ses qualités, son sens politique et son investissement au sein de sa famille politique faisait de lui un candidat légitime, méritant et reconnu. Ce choix permettait d’afficher un réel rassemblement entre les différentes sensibilités de l’UMP 38 et de promouvoir un jeune talent. Il n‘en fut rien.
3- Un nouveau règlement intérieur pour l’UMP 38 ? Il s’agit d’un acte déplacé et ne correspond pas aux règles éthiques et déontologiques d’une formation politique. Une famille politique, c’est un rassemblement de citoyens partageant des valeurs et des convictions communes et souhaitant s’investir dans les différentes démarches permettant de valoriser un programme et conquérir les différents pouvoirs. Il est évident que des règles précises et partagées par l’ensemble des fédérations doivent encadrer les processus de décisions, les modes de fonctionnement ou encore les modalités d’adhésion ou de participation aux votes internes. Toutes choses égales par ailleurs, les procédures internes n’ont pas pour objectif de réduire les débats ni d’imposer un mode de décisions autoritaires. Cette dérive a définitivement compromis toute tentative de rassemblement et a fragilisé encore plus le mouvement à la recherche d’un nouveau souffle. Je ne reviens pas sur la finalité de ce règlement intérieur visant à exclure 200 adhérents. La stratégie l’a encore une fois remportée sur la raison et la sagesse.
4- Les prochaines élections internes de l’UMP. Ces élections sont attendues et nécessaires. Il faut saisir cette opportunité pour impulser un nouveau départ et faire oublier l’image d’une fédération déchirée par tant de querelles internes. Ce n’est pas d’un règlement intérieur dont a besoin l’UMP 38 mais simplement d’une équipe de direction motivée par la reconquête et sachant surfer sur les évolutions du paysage politique local. Chacun d’entre nous est intimement convaincu que l'unité est la condition de la victoire de demain. Chaque courant doit trouver son espace et sa raison d’être. La victoire repose sur une équipe complémentaire, solide et privilégiant à chaque instant l’intérêt général. C’est une ambition noble garante des succès de demain.
5- L’UMP 38 doit retrouver son rôle. L’UMP 38, dans son rôle d’opposition doit attaquer pour prendre l’avantage, installer le débat, être le premier, obliger les autres à rebondir sur ses propositions. La stratégie consiste à avoir toujours une longueur d'avance et à imposer dans l'espace médiatique ses propositions. Il faut en amont identifier les sujets qui intéressent les citoyens.
6- Oui, les victoires de demain sont possibles. Pourquoi la droite ne parvient-elle pas à initier un début de reconquête alors que les circonstances sont plutôt favorables ? La gauche, au pouvoir depuis une vingtaine d’années s’essouffle et, les évènements récents mettent en avant les limites d’une gestion molle et sans ambition, construite sur des compromis utiles pour conserver le pouvoir mais réduisant à néant une gestion efficace, dynamique et innovante des dossiers. En tant que simple observateur, je constate que certains curseurs hier encore peu favorables pour notre famille politique, laissent imaginer des perspectives plus glorieuses.
Alors, osons le rassemblement et n’ayons pas peur des victoires.
Christian Bec
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