Jusqu'où le Département de l'Isère vivra-t-il sa descente aux enfers ? Grenoble, sa capitale départementale, considérait avoir vocation à incarner la pureté des cimes des montagnes environnantes. Voilà qu'elle occupe la une des faits divers des violences urbaines. L'Isère se voulait le Département qui bouge et voilà que tout est bloqué : Grenoble-Sisteron, Rocade Nord, même la reconstruction des lycées qui dépend de la région. Sur le plan politique, l'UMP 38 ne quitte pas la une des fédérations à problèmes. Son Président qui a démissionné, mais qui reste encore aux affaires par voie de presse, ouvre un nouveau scandale interne. Ce faisant, n'a-t-il pas franchi la ligne jaune ?
En effet, la ficelle est grosse, très grosse même. Michel Savin, l'ex-Président, se présente aux élections internes avec un bilan très maigre. Il y a d'abord tout ce qui ne dépendait que de lui et qu'il n'a pas fait : 3 bulletins départementaux d'information en .. 24 mois par exemple. Il y a ensuite les élections qui ont battu des records de … pertes d'électeurs. Il y a surtout cette ambiance interne toujours aussi détestable et que l'intéressé ne s'est pas employé à détendre, c'est un euphémisme.
Partir au combat électoral dans de telles conditions, c'est difficile. C'est presque perdu quand, dans la principale circonscription du Département, ses alliés de 2008 sont maintenant unis mais contre lui. C'est alors que l'intéressé met en cause les listes électorales du parti qu'il gère. Il va jusqu'à livrer en pature la maman d'un ex-candidat âgée de … 89 ans. Ce procédé à lui seul devrait disqualifier l'intéressé tant c'est là une attitude minable que d'exposer à la presse une personne de cet âge qui mérite considération, respect et surtout repos.
Mais cette méthode déjà indigne pose des questions juridiques majeures. Le Président départemental d'un parti politique n'est-il pas d'abord le garant du respect de la confidentialité des données personnelles du fichier qu'il gère ? La presse ne peut pas inventer les faits qu'elle mentionne actuellement. Par conséquent, d'où tient-elle les informations ? Jusqu'où des données privées ont-elles été livrées, à qui, sur quelles bases ?
C'est une question qui mérite des explications car l'instrumentalisation de données privées à des fins purement électorales met toujours en cause gravement des libertés publiques et des protections privées. La ligne jaune n'a-t-elle pas été franchie en l'espèce ? Dans cette période si délicate pour les libertés privées, il serait utile que l'ex-président de l'UMP 38 qui a quitté tout en étant présent avec la volonté de tourner la page tout en voulant revenir s'explique sur ce point de droit.
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